vendredi 22 décembre 2017 | By: Morgane Stankiewiez

Mes tops de l'année : Livres, Films, Séries et Musique.

La fin de l’année approche à grand pas et, avec, l’heure des comptes pour le top de l’année. Je ne parlerai que de ce que j’ai découvert en 2017, et pas forcément celles qui sont sorties cette année, même si cela coïncide souvent.

Prêts ?

C’est parti !

Meilleur Film :


2017 a été une chouette année côté Science-Fiction. On a eu Valerian, qui a beaucoup divisé mais que j’ai personnellement apprécié (et dont je parle ici). On a aussi eu Blade Runner 2049, un film excellent, un chef d’œuvre de photographie qui pour moi mérite l’oscar dans ce domaine, et de loin.

Petite déception sur Wonder Woman, mais j’ai bien aimé Justice League. Je ne me suis pas déplacé en salles pour Marvel, ni pour Star Wars, le divorce étant pour ma part consommé avec la production de Disney.

Hors SF, j’ai beaucoup aimé John Wick 2, alors que j’ai été très déçu par Atomic Blonde, pourtant par un gars qui a bossé sur John Wick premier du nom.

Avec tout cela, il y a tout de même un film qui vole au-dessus du lot, un chef d’œuvre qui parvient à transcender et humaniser le cinéma de super-héros pour en faire une œuvre forte et poignante, violente et intimiste.

J’ai nommé Logan, qui m’a mis la même claque que Mad Max Fury Road à l’époque, mais pour des raisons différentes. Il est aussi très beau, guttural, réaliste, mais sa force réside dans la mise en abime des personnages joués par Hugh Jackman et Patrick Stewart.

Heureusement que la Fox n’appartenait pas encore à Disney…


Meilleure Série :


Cette année a été très riche de ce côté-là aussi. Nouvelle saison de Narcos et de Stranger Things, un American Horror Story : Cult très sympa, un Mindhunter nous plongeant dans l’esprit de tueurs en série avec un réalisme bienvenu. Petite déception sur la saison 2 de Sense 8, que j’ai trouvée en-dessous de la première.

Mais le coup de cœur de l’année revient à American Gods, l’adaptation du livre de Neil Gaiman, que j’ai aussi lu cette année. La série nous présente une allégorie des Etats-Unis modernes sous les traits de dieux ancestraux ou de concepts contemporains, dépeignant avec finesse le cœur de la nation américaine, ses doutes et sa quête d’identité.

J’irai jusqu’à dire que j’ai préféré la série, qui donne la part belle à des personnages moins développés dans les bouquins, et qui est visuellement incroyable. Un immense coup de cœur et ma série de l’année.


Meilleur Livre :


Couvertue FR
Il y a un souci avec les livres, c’est que j’ai maintenant un auteur préféré et j’ai l’impression que peu importe ce que je lirai à côté, il sera toujours au-dessus. C’était le cas l’an dernier, ça l’est toujours aujourd’hui, et plus je découvre l’œuvre de Clive Barker, plus je l’aime.

Ce sera donc Imajica pour le livre de l’année, même s’il n’est pas sorti en 2017. Un roman-monde qui mélange plusieurs genres (ce que j’aime beaucoup) et qui nous présente une horreur non pas de la peur et des gimmicks, mais plus grandiose et intime à la fois.

L’imaginaire de ce monsieur, et surtout sa capacité à comprendre l’être humain et à mettre le doigt sur ses failles, me ravi à chaque fois. Sans compter que son style est une prose très belle, les phrases agréables à l’oreille, imagées, superbes. On se perd dans les mots.


Meilleur jeu vidéo :


Grande année encore à ce niveau. J’ai eu des coups de cœur, notamment le dernier Uncharted et le génial Dishonored 2. J’aime bien aussi Horizon Zero Dawn, même si je commence à me lasser des mondes ouverts. Sur PC, je suis en plein Divinity Original Sin 2, une œuvre déjà culte, que je conseille à tout un chacun tant l’univers, les dialogues et le gameplay sont riches. On peut même y jouer à plusieurs en coopération, ce qui est tout de même rare, dans des jeux de rôle basés sur le scenario et non de type MMO.

Sur pc toujours, j’ai découvert un vieux machin du nom de Crusader Kings II, un jeu de stratégie qui nous fait contrôler des lignées de nobles, de n’importe quel pays européen du moyen-âge. La guerre est aussi importante qu’un bon mariage, les développeurs ayant mélangé un côté personnel à la grande histoire, pour en faire un jeu difficile d’accès (il faut passer par des vidéos youtube pour comprendre comment on joue), mais réellement addictif et d’une incroyable richesse.

Toujours sur PC, j’ai joué à Expeditions : Vikings, qui fait suite à Expeditions : Conquistador, un mélange de stratégie au tour par tour et de RPG solo, dans des intrigues qui n’ont rien à envier aux aventures de Ragnar et Lagertha. On perd un peu la surprise du premier jeu, mais ça reste très plaisant.

Mais, il ne peut rester qu’un seul jeu vidéo cette année, et ce sera Persona 5. Je lui ai écrit une lettre d’amour dans ce même blog, mais même avec le recul, repenser aux heures passées avec Morgana, Ann, Ryugi et compagnie me fait toujours un petit pincement au cœur. Ce jeu n’en est pas un, c’est une expérience de vie, un monde parallèle accessible par une console, certes, mais les émotions qu’il suscite bien réelles.


Meilleur album :


J’écoute des musiques très différentes. 2017 a ainsi été l’occasion d’un nouvel album de London Grammar, avec des chansons toujours aussi atmosphériques. Côté rock, j’ai découvert Royal Blood grâce à ma moitié, que nous avons vu en concert et qui déchirait. Belle découverte du groupe Nostalghia, grâce à la BO de John Wick 2, justement. Je vous épargne River in the Desert, une chanson de Persona 5 que j'aime beaucoup, mais ça aurait fait redondant dans le top !

Inavouable, mais j’aime aussi le dernier album Taylor Swift, certaines chansons du moins, notamment les singles. Moins pop, le groupe français Perturbator a sorti un joli EP, nommé New Model, parfait pour les ambiances sombres et glaçantes (j’aime le dark ambient, notamment pour l’écriture et le jeu de rôle).

Mais côté découverte, deux groupes s’affrontent. Tout d’abord Omnimar, un groupe russe aux chansons dark wave, sorte de pop éléctro sombre assez difficile à définir, que j’ai trouvé un peu par hasard lors de mes pérégrinations sur Youtube.

Et enfin, album de l’année, même s’il est sorti en octobre 2016, Requiem for Romance du groupe Nightclub. On est cette fois dans l’électro américaine, avec une ambiance étrange, très « néons ». Le groupe est connu notamment pour la bande son d’un dessin animé pour adulte que je n’ai pas regardé, Moonlight City.

J’aurai du mal à vraiment vous le définir, mais je peux vous le faire écouter :



Voilà pour mes tops de l’année. Qu’en pensez-vous ? Quels sont les vôtres ?

Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et vous dis à bientôt !

mercredi 8 novembre 2017 | By: Morgane Stankiewiez

Nouvelles du front

Bonjour à tou·te·s !

Les dernières semaines ont été particulièrement chargées en termes de projets et d’avancées et je voulais vous en faire part dans cette brève.

Petit tour de la planète Dorian.

crédit photo : Annie Spratt 
Écriture :

Commençons par le cœur de métier, l’écriture. J’ai bien avancé en parallèle sur mes différents textes et voilà l’occasion de faire le point. Ce sera aussi utile pour vous que pour moi, je vous l’assure.

Isulka : La Vieille Alliance.

Après une énième relecture de ma part, le texte est parti en corrections éditoriales. Et il en est revenu le week-end passé, tout plein de commentaires pertinents. La semaine prochaine sera donc dévouée à ce tome 2, qui devra être le plus propre possible avant que je l’envoie pour les corrections finales avec Anne Ledieu, qui s’était déjà occupée du tome 1.

Sebastiaan Dremence :

J’ai enfin pris le temps de m’occuper des corrections conseillées en alpha-lecture et le texte est suffisamment propre à présent pour la phase bêta, qui vient de commencer il y a peu, avec l’aide de deux grenouilles (petit surnom que se donnent les membres de Cocyclics). Je devrais recevoir les retours en début d’année prochaine, avec probablement un gros travail derrière. J’ai hâte !

Taylor Velazquez (anciennement Love Bites) :

Là aussi les choses ont beaucoup bougé. L’épisode 1 est en phase de corrections finales et devrait être finalisé d’ici peu. L’illustration de couverture est faite (merci Erica !). Il reste donc à finaliser les corrections, puis à faire réaliser la maquette.

L’épisode 2 sort quant à lui de sa beta. Il me reste quelques petites modifications à apporter, une relecture, et il pourra passer en corrections finales.

Le 3 est écrit, mais il lui faut des relectures et un passage en bêta. Ceci dit c’est moins pressé, il sort dans un peu moins d’un an.

En parallèle de ces textes, j’ai commencé à travailler sur d’autres synopsis, notamment un roman noir dans le Hollywood des années 50, une courte série érotique dans le Versailles de Louis XVI, le tome 3 d’Isulka et également un petit roman de vampires nordiques. On verra quels projets se concrétisent avant que je vous en parle davantage.

Edition :

Le mois d’octobre a été particulièrement riche à ce propos. J’ai ainsi eu la chance d’assister à une formation de dix jours sur la gestion de projet éditorial. Tout a été passé en revue : juridique, métier de l’éditeur, fabrication, gestion, communication et commercialisation. J’en suis ressorti avec une vision plus claire de mon projet, notamment sur les aspects commerciaux et financiers.

Je continue d’ailleurs sur les formations jeudi et vendredi, avec un mini-cycle dédié au livre numérique. Puis, début décembre je retournerai à l’hôtel Massa pour la suite de la formation de la SGDL destinée cette fois aux auteurs.

J’ai aussi passé beaucoup de temps à travailler sur la ligne éditoriale et la charte graphique, qui vont de pair et que vous pouvez retrouver sur le site web, tout propre tout neuf, live depuis le début de semaine. Noir d’Absinthe a pris vie. Toutes les illustrations sont l’œuvre de Tiphs, tandis que l’organisation du site est de moi.

Le logo de Noir d'Absinthe
Là aussi la formation m’a aidé : j’avais initialement prévu de séparer mes collections par genre littéraire, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas vraiment différenciant, que c’était commun, même. C’est pour cela que j’ai opté par une autre segmentation, par « époque », qui je pense sera plus parlante pour le lecteur qui ne connait pas bien les littératures de l’Imaginaire et qui changera un peu de ce qui se fait. Ce n’est pas une grande révolution, mais c’est un petit pas.

Puis, pour faciliter ma vie, j’ai ouvert un second blog, pour Noir d’Absinthe. Parce que oui, un seul ne suffisait pas… En tout cas je n’abandonnerai pas celui-ci, il reste ma tribune personnelle. L’autre sera un peu plus généraliste et uniquement orienté sur les thématiques littéraires. Je suis sûr qu’il vous plaira tout autant cela dit !

Enfin, qui dit « site en ligne » dit « soumissions de manuscrit ». J’ai en effet commencé à en recevoir quelques-uns et je commence donc à organiser le comité de lecture. D’ailleurs, si vous lisez ces lignes et êtes intéréssé·e, n’hésitez pas à me faire signe !

Concernant les publications, les premières parutions auront lieux vers février ou mars, en commençant avec Taylor Velazquez, qui sera disponible en numérique et en broché. La plupart des livres seront d’ailleurs disponibles en librairie (c’est-à-dire distribués), mais je me renseigne également pour qu’ils soient en rayon et pas seulement sur commande (c’est-à-dire diffusés). Wait and see.

Il y aura aussi la réédition de ma nouvelle de Noir-Dystopie Cancer urbain, initialement parue chez Brins d’Éternité. Je réfléchis en effet à en faire une version imprimée, avec un livre-objet tout en élégance. La version numérique est déjà en ligne cela-dit, mais uniquement pour les abonnées de la newsletter de Noir d’Absinthe. Vous pouvez ainsi la télécharger au format epub ou pdf.

Puis selon les manuscrits reçus, le calendrier éditorial s’organisera. C’est un peu plus délicat de prévoir à ce niveau, mais par chance j’ai assez de contenu en tant qu’auteur pour tenir quelques-temps avant d’avoir besoin de sang neuf.

Voici donc pour les nouvelles. Désolé, il y en a beaucoup, j’essayerai de faire des posts plus fréquents et moins longs dans le futur !

Si vous avez des questions sur des points précis, ou que vous voulez en savoir plus sur l’édition ou les textes que je travaille, n’hésitez pas !

dimanche 15 octobre 2017 | By: Morgane Stankiewiez

Blade Runner 2049 - Les IA domestiques rêvent-elles de moutons électriques ?

Comme tous les amateurs de Science-Fiction, le film Blade Runner m’a toujours fasciné, par son ambiance néo-noir, son esthétique incroyable, sa musique fascinante et ses questionnements sur le cœur de l’humanité. Je me souviendrai toujours de la scène finale et de l’affrontement, avant tout métaphysique, entre Deckard, joué par Harrison Ford, et Roy, incarné par Rutger Hauer. C’est un chef d’œuvre, l’un des très rares films qui vont, à mon sens, au-delà du livre dont ils sont tirés.

Ainsi Denis Villeneuve, que j’ai découvert avec Premier Contact, film bon mais imparfait, avait une sacrée pression. Égaler Ridley Scott (à l’époque où le réalisateur faisait du cinéma j’entends) n’est pas mince affaire. L’équipe du premier film n’était pas bien loin cependant, entre Harrison Ford et Hampton Fancher, le scénariste qui a repris du service. Comme on sait à quel point l’écriture d’un film est vitale, le voir au scénario a toute son importance.

Résultat ?


Et bien je dois avouer que ce Blade Runner 2049 est un petit joyau. Pourtant ça commençait fraîchement : la scène d’ouverture est en effet plutôt faible visuellement, en comparaison du premier film qui nous plongeait directement dans son monde urbain, mais elle est utile pour le scenario et nous laisse un répit avant de découvrir le Los Angeles de Villeneuve, une ville tentaculaire et aux multiples verticalités, que nous verrons longuement dans le film. Car oui, c’est l’une des forces de ce film, les visuels sont absolument magnifiques, des œuvres d’art dynamiques, qui flattent l’œil et ouvrent l’esprit par leur grandeur et leurs détails. Je ne me souviens pas avoir déjà autant apprécier un film visuellement. Ce travail magistral se mêle à merveille avec le rythme lent du film, nous laissant vraiment le temps de nous perdre dans ce futur noir et attirant à la fois.

Couplés à une bande son excellente et dans l’esprit du premier film, mais avec une touche de modernisme et une personnalité propre, les seuls visuels valent le déplacement dans une salle obscure. En fait, le film aurait pu être mal joué et mal écrit qu’on aurait tout de même pu l’apprécier d’un point de vue esthétique.

N'est-ce pas une vue splendide ? Le film est aussi beau...
Mais la coquille n’est pas vide. L’intrigue tout d’abord, se tient plutôt bien. Il y a quelques raccourcis, mais l’enquête se suit avec plaisir, dans un rythme lent, comme je l’ai dit, qui permet aux éléments de se mettre naturellement en place, tout en proposant des cadres grandioses et très variés. Chacun a une personnalité propre, une ambiance particulière et travaillée, si bien que l’on apprécie vraiment les scènes d’exposition. Pour revenir sur l’enquête, elle n’est pas la plus complexe ou travaillée du monde du cinéma, mais elle suffit amplement et parvient à garder l’intérêt entier.

Les personnages soufflent le chaud et le tiède, quant à eux. Ainsi, le milliardaire incarné par Jared Leto manque cruellement de caractérisation et paraît assez archétypal, même s’il est bien joué. À l’inverse, le héros, K, joué par Ryan Gosling que pourtant je n’apprécie guère, s’en sort très bien. La complexité de son personnage interpelle et Ryan l’incarne avec justesse, surtout pendant les moments de révélations. Mention spéciale pour Joi, une IA uniquement virtuelle, sorte d’Amazon Home perfectionnée, qui crée chez le spectateur une grande empathie. On ne sait jamais s’il s’agit d’un produit ou d’une personne, et pourtant on s’attache à elle et on lui prête facilement des sentiments. On veut qu’elle ressente et qu’elle soit vraie, on veut y croire, que ce soit la réalité ou une illusion. Les questions que soulèvent ce personnage sont donc passionnantes et, au final, c’est Joi qui répond le plus en profondeur au thème de l’univers : les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Bref, je ne m’attendais pas du tout à cela et elle apporte bien plus que les méchants, trop stéréotypés.



Malgré toutes les qualités énoncées, il nous manque malheureusement quelque chose, en comparaison du premier film, cette force métaphysique sur le sens de l’humanité. Visuellement ce Blade Runner 2049 est parfait, l’intrigue se tient, mais nous n’avons pas de Roy. Les méchants n’apportent rien au propos, se contentant de faire réagir les personnages et de les pousser à se connaître. Ils incarnent uniquement l’opposition. C’est intéressant, certes, mais le conflit existentiel est absent, ou en tout cas moins présent. Le film a une âme, c’est déjà beaucoup, mais il ne va pas aussi loin que le premier. Cela le rend peut-être plus accessible par ailleurs, et c’est une bonne chose. Et puis, il ne fait pas redite, c’est aussi suffisamment rare pour être noté.

Pour conclure, il s’agit d’une œuvre magistrale, visuellement somptueuse, lente mais dans le bon sens. Encore une fois, mention pour Joi, un personnage vraiment réussi et qui intéresserait certainement Turing. Mais la poésie sombre, la puissance thématique du premier s’échappe un peu. Tant pis, personne ne devrait se priver de ses œuvres en dépit de cela, car la barre était haute. Villeneuve a réussi son pari et, s’il n’égale pas le premier film de Scott, il s’agit d’une suite excellente que Ridley n’aurait jamais pu faire lui-même.


Allez le voir, si ce n’est déjà fait.
lundi 25 septembre 2017 | By: Morgane Stankiewiez

Sondage sur la création d'une maison d'édition : Les Résultats !

J’ai récemment fait circuler un questionnaire dans le but de mieux connaître les attentes des lecteurs, car comme vous le savez à présent, je me lance à mon tour dans le périple éditorial. Les réponses ont été très nombreuses, bien plus que ce que j’espérais, et cela ne fait que me conforter dans ma démarche de monter cette petite maison d’édition. Je tiens donc à adresser un immense merci aux 1100 personnes qui ont répondu.

Je souhaite aujourd’hui partager avec vous les résultats préliminaires de cette enquête.

Commençons par une mise en garde : ce questionnaire a été diffusé sur les réseaux sociaux, à partir de mon profil. Cela signifie donc que l’échantillon n’est absolument pas représentatif des lecteurs français en général. C’est d’ailleurs facile à vérifier : 62% des répondants ont dit lire de la Fantasy. Les chiffres qui suivent sont donc à prendre avec des pincettes. En revanche, je pense qu’ils sont très intéressants car ils reflètent bien les attentes des lecteurs de l’Imaginaire, ceux à qui s’adresseront les livres que je compte publier.

Qui sont les lecteurs de l’Imaginaire (ayant répondu à ce questionnaire) ?

Et bien ce sont majoritairement des femmes, avec un écrasant 77% des répondants. Cela ne me surprend pas vraiment, mais vaut la peine d’être rappelé. Le sondage Google ne me permet d’affiner plus spécifiquement par genre (par exemple parmi les lecteurs de SF, combien sont des femmes ?). C’est quelque chose qui me demandera plus d’analyse sur Excel et sur quoi je travaillerai ultérieurement. Néanmoins, ça reste parlant : le public est féminin.

Côté âge, je ne suis pas convaincu par les résultats du questionnaire, qui me dit que les - de 18 ans ne représentent que 2% des lecteurs. Il n’y a qu’à voir les lecteurs que j’avais sur Wattpad lorsque je publiais sur cette plateforme : il étaient en fait plus nombreux que les 21 qui ont répondu sur le questionnaire. Je préfère du coup ne pas parler des résultats, car ils ne reflètent clairement pas la réalité, mais bien mon réseau.

Sur les habitudes de lecture, vous êtes 61% à lire des livres numériques. Quand même ! On est bien loin de ce que nous annoncent les études sur la part de l’ebook dans les ventes de livres (souvent du 5%). C’est peut-être dû au genre, qui attire des personnes plus à l’aise avec les machines que d’autres ? Ou parce que ceux qui ont répondu sont sur des réseaux sociaux ? En tout cas, ça montre bien qu’il ne faut en aucun cas négliger le numérique. Mais il ne faut pas non plus oublier le papier, car 39% ne lisent que sur papier.

Surprenant, vous lisez des nouvelles à 66%. Je ne m’y attendais pas vraiment, mais le chiffre est parlant, la nouvelle vous plaît et ce n’est pas un format à oublier.

Bonne nouvelle aussi, 93% d’entre vous lisent souvent ou parfois des auteurs français. Là encore, c’est sûrement une question de réseau et ne représente peut-être pas le lecteur en général, mais ça reste très encourageant. D’ailleurs, 93% encore achètent aux petites maisons d’éditions. Là encore il s’agit peut-être du contexte du sondage, mais ce sont malgré tout des chiffres intéressants. Il y a un réel marché pour les petits éditeurs.

Pour vos achats, la plupart d’entre vous achètent en librairie (70%), en ligne (68%) et dans les grandes surfaces spécialisées (60%). En revanche, ce ne sont pas forcément les endroits où vous aimez acheter. Je vous mets le camembert qui en parlera mieux que moi :



J’en conclus qu’il faut absolument être présent en ligne, mais ne pas abandonner les salons. Pour les librairies, c’est vraiment idéal d’être en rayon, mais c’est aussi beaucoup plus compliqué pour un petit éditeur. En tout cas, s’il veut grandir, il lui faut passer par le rayon à un moment ou l’autre.

Maintenant, parlons prix et là encore, je vous laisse regarder directement les camemberts. Il apparait que le livre, physique comme numérique, a de la valeur pour vous.

Les lecteurs achètent un nombre très variable de livres par an, mais parmi les répondants, seuls 23% achètent moins de 10 livres par an. Et vous êtes tout de même plus de 7% à acheter plus de 100 livres par année. Globalement, vous lisez beaucoup, voire énormément.

Dernier point, ce qui vous pousse majoritairement à l’achat est le résumé du livre, avec 50%. Cela me parait logique pour un premier achat d’un auteur : il faut savoir si le thème vous donne envie. J’imagine, et c’est mon interprétation personnelle, que c’est moins vrai si vous connaissez déjà l’auteur et que vous l’avez apprécié. Mais, si vous l’avez apprécié initialement, pour votre premier achat, c’est bien grâce au résumé. En second vient la couverture, avec 16% des réponses, puis le nom de l’auteur avec 10% des réponses et enfin les avis des lecteurs, avec 8,5%. Après, vous avez été nombreux à ajouter des réponses au champ « autre » et, finalement, il y a beaucoup de critères de choix qui vous sont personnels. Les grandes tendances sont là, mais elles ne peuvent masquer que le choix du livre est un acte très personnel et qui a de nombreuses variables.


Pour conclure, le lecteur de l’imaginaire typique est une femme, qui achète aussi bien en librairie qu’en ligne, mais qui aime les salons. Elle a de grandes chances d’avoir une liseuse, mais pas nécessairement. Elle n’est pas fermée aux nouvelles et aime les petits éditeurs. Elle a conscience de la valeur du livre et achète beaucoup d’ouvrages.
dimanche 3 septembre 2017 | By: Morgane Stankiewiez

Je suis enceinte...


... d'une petite entreprise

Cela fait un moment que je pense à me publier moi-même et que je me renseigne sur les possibilités et les avantages. J’en ai parlé à des auteurs qui s’autoéditent, comme Nathalie Bagadey, qui m’a beaucoup apporté sur le sujet, qu’elle maîtrise mieux que bien ! J’ai aussi vu le succès d’auteurs comme G Dimitri, ou James Osmont, et j’ai peu à peu réalisé que ce n’était pas une mauvaise idée de me lancer moi-même.

Mais, j’ai aussi réalisé dans mes recherches qu’il était assez compliqué de s’autoéditer d’un point de vue fiscal. En effet, il ne suffit pas de mettre en ligne un ebook et de déclarer les revenus comme le ferait un auteur passant par une maison d’édition. Seuls les fonctionnaires peuvent le faire, si je ne me trompe pas. Pour tous les autres, il faut monter une entreprise, avec les complications que cela sous-entend. Le choix de la microentreprise (autrement appelé autoentrepreneur) revient ainsi souvent, mais cette structure a une faille assez importante lorsque l’on vend un produit physique : on n’est pas imposé sur les bénéfices, comme une société, mais sur le chiffre d’affaires. En gros, si vous vendez un livre 20€ mais que vous avez eu des charges d’un montant de 15€, vous êtes imposés sur les 20€, alors qu’une entreprise classique le sera sur les 5€ (20-15). Et cela change tout sur le moyen et le long terme.


Bref, cela explique pourquoi je ne m’étais pas lancé plus tôt. Je cherchais la bonne structure pour me publier, et la bonne occasion.

Celle-ci est venue récemment, lorsque mon entreprise a proposé un plan de licenciement. J’ai décidé de me porter volontaire et, pour ce, il me fallait présenter un projet. Celui-ci était tout trouvé : me publier en montant une vraie entreprise. Il ne s’agit donc plus d’autoédition, mais d’une maison d’édition classique, quoique petite.

J’ai monté un business plan, que j’ai proposé à la commission étudiant les projets, et malgré la fragilité de celui-ci (le monde de l’édition n’est pas une bonne idée pour gagner de l’argent, c’est vraiment juste une question de passion), mon projet a été validé.


Bientôt !
Je suis donc en train de préparer ce projet de création d’entreprise. Je vais suivre des formations auprès du Syndicat de l’Édition pour me professionnaliser, et je suis suivi par un consultant en création d’entreprise. En parallèle, j’ai contacté plusieurs professionnels, pour le logo, le site web, les maquettes, corrections, et toutes les activités classiques d’une maison d’édition. Mon projet commence donc à prendre forme ! Voilà donc quelques informations que je peux déjà vous donner à ce stade :

  • Il s’agira bien entendu d’une maison dans les genres de l’Imaginaire, y compris l’horreur.

  •  Je compte publier en numérique et en physique, par l’impression à la demande dans un premier temps.

  • Les premières publications sont prévues pour le premier trimestre 2018.

Cela faisait un moment que je voulais l’annoncer au monde, mais l’aventure éditoriale commence bientôt et j’espère que je pourrai aider de jeunes auteurs à se lancer, comme Lune Écarlate m’a aidé il y a deux ans maintenant.

J’en profite pour vous demander votre avis, car qui dit création d’entreprise dit étude de marché, et j’en ai justement préparé une à vous soumettre. Cela vous prendra quelques minutes seulement et m’aidera à mieux comprendre le lectorat : cliquer ici pour répondre au questionnaire.

Si vous avez des commentaires, des suggestions, des retours d'expérience, n'hésitez pas à les partager !


jeudi 10 août 2017 | By: Morgane Stankiewiez

Ecrire à plein temps - Retour d'Experience



Jevous en avais parlé il y a un bon moment déjà, mais j’avais comme projet de me consacrer uniquement à l’écriture pendant un ou deux ans, afin de produire davantage de manuscrits que me le permettais mon travail et ainsi espérer pouvoir un jour vivre de ma passion.

J’ai ainsi quitté mon entreprise il y a quatre mois et j’aimerais vous parler de mon expérience, des difficultés d’écrire à plein temps, mais aussi des bienfaits que cela peut apporter.

Comme dirait Britbrit : you gonna work bitch
 Tout d’abord, cela m’a permis en trois mois à peine d’écrire mon texte le plus long et le plus abouti d’un point de vue littéraire, même s’il sera vraisemblablement le plus clivant. Les jours de travail (je me retiens d’écrire les week-ends pour garder une hygiène de vie correcte), j’ai écrit au minimum 2000 mots par jour, ce qui ne semble pas spécialement compliqué dit comme ça, mais qui sur le long terme demande pas mal de motivation.

Et la motivation, voilà le souci premier. Se mettre, chaque jour, devant sa fenêtre Word pour avancer le texte, que l’envie soit là ou non, demande une discipline constante. Je n’ai jamais été très doué en autodiscipline, mais j’ai dû me forcer malgré tout, pour toujours écrire le minimum. Les réseaux sociaux peuvent vite se montrer tentants alors, non pas parce qu’il s’y passe des choses intéressantes, mais justement parce qu’il ne s’y passe rien et que le cerveau aime bien le vide, plutôt que de travailler. Heureusement, je m’étais déjà testé par le passé, en prenant des semaines de congé par-ci par-là, uniquement pour écrire, et je savais que je pouvais m’y mettre malgré tout. Mais se forcer tous les matins pendant des années, voilà qui va me demander beaucoup d’autodiscipline, mot que je honnis.

Autre souci, écrire, c’est bien beau, mais la répétition des tâches peut lasser. En effet, les trois premiers mois je n’ai fait que cela (en termes de travail j’entends, que je n’ai pas laissé empiété sur ma vie perso). Maintenant, je commence à alterner entre relectures et écriture, ce qui change un peu le rythme, mais faire la même activité tous les jours est un défi pour moi. C’est justement une des raisons qui m’a poussé à quitter mon job. Heureusement, les textes varient et je ne m’enferme pas dans un seul genre, car j’aurai bien du mal à écrire sur les mêmes sujet jour après jour. Bon, et je vous avoue que je suis aussi en train de travailler sur un projet d’entreprise en même temps, ce qui me permet de me diversifier. Je vous en reparle très bientôt !

Lui, il n'atteindra pas ses 2000 mots journaliers...
L’autre défi, c’est le temps. Car si je veux un jour pouvoir vivre de ma plume, il me faut beaucoup de textes publiés, ainsi que plusieurs sorties par an. Or, écrire prend du temps, tout comme corriger, d’abord seul, puis les corrections éditoriales. Et là encore, un projet d’entreprise pendant le même temps demande beaucoup de flexibilité. Du coup, je n’ai jamais vraiment le temps de souffler, mon retroplanning est plus chargé qu’il ne l’a jamais été quand je travaillais, et ce sur un horizon d’un an à ce jour.

Je ne peux pas non plus compter sur du soutien. Je me suis fait une de mes meilleures amies dans mon ancien bagne, comme nous l’appelions, et cela aide beaucoup. Pouvoir parler et communiquer (avec les bonnes personnes) est important, on ne s’en rend pas compte, et cela n’est pas possible lorsque l’on travaille de chez soi (je ne me vois pas payer pour du coworking, alors que j’ai toute la place chez moi). On voit aussi que les contraintes migrent de l’extérieur vers l’intérieur : je suis seul la majeure partie de la semaine et m’imposer une routine n’est pas toujours facile. Je me lève en même temps que mon épouse (mot auquel je me fais tout doucement, le mariage encore frais) le matin, pour ne pas vivre trop en décalé, et j’essaye d’arrêter le travail un peu avant qu’elle ne rentre, mais là encore, cela demande de la motivation et de la discipline.

Donc voilà, travailler seul à ses projets à temps plein n’est pas facile. Cela ressemble beaucoup à la vie d’un entrepreneur au final (mot qui me sera très adapté sous peu) et je ne suis pas certain que ce soit pour tout le monde. Je pourrais bien sûr y aller plus doucement, ne pas autant me mettre la pression, mais ce serait du gâchis : voilà des années que j’attends l’opportunité d’écrire à temps plein et il est hors de question que j’aborde cela comme des simili-vacances. Je le voulais, je l’ai eu et je compte bien en profiter.

Si les défis sont bien présents, l’idée même de retourner dans le monde du travail aujourd’hui m’emplie, si ce n’est d’effroi, du moins d’un ennui sans faille. Comment s’intéresser, en effet, au chiffre d’affaires d’un grand groupe, quand on crée soi-même des univers et des personnages ? Comment reprendre le métro, pour aller s’enfermer tous les jours et produire de la richesse pour des actionnaires blindés de fric, alors qu’on fait de l’art ?

Qui a envie de donner son temps à des gusses pareils ?
Il y a, dans le fait d’écrire chez soi, pour soi, sans contraintes externes, l’impression de ne pas perdre son temps. Le temps est la chose la plus précieuse dont un être humain dispose et l’utiliser pour l’art donne du sens, un but, ce que le monde de l’entreprise n’a jamais su m’offrir.

Car ce bouquin, que j’ai mis trois mois à écrire et qui mérite encore des relectures, j’ai beau avoir souffert pour le mettre au monde, je sais que je n’aurais pas pu l’écrire dans ma vie d’avant, et cela n’a pas de prix.

Aujourd’hui, j’ignore si je pourrai un jour vivre de mon art. Je considère, dans mes projections, que j’ai 5% de chances d’y parvenir. En revanche, je sais que pendant encore deux ans, je vivrai pour mon art, ce qui vaut la peine de tenter sa chance, aussi tenue soit-elle !