jeudi 26 novembre 2015 | By: Morgane Stankiewiez

Lutter contre les clichés - Quelques pistes

Un des aspects que je trouve délicat en écrivant des personnages, c’est le cliché. Tomber involontairement dans le stéréotype est un piège qui n’est pas si évident que cela à éviter et j’avoue bien volontiers que je ne suis pas exempt de défauts à ce sujet. La difficulté que je ressens est de séparer la culture du cliché, car lorsque l’on écrit il faut créer des personnages marquants et réalistes, tout en ne forçant pas le trait.

Passons par l’exemple, ce sera plus probant que des grands mots et parlons de nos amis/ennemis de toujours, les Anglais. Si un personnage anglais est féru de thé, garde son sang-froid en toute occasion et s’exprime avec politesse, cela ne suffira pas à en faire un cliché total. Par contre, dès lors que sa vie tournera autour du thé et qu’il mentionne la Reine à chaque phrase, là nous sommes dans le stéréotype pur et dur. Entre les deux se trouve un No Man’s Land qui demeure, avouons-le, assez trouble.

Quelque peu exagéré, non?
Autre exemple, si votre amateur de métal est habillé en noir, avec les cheveux longs et des tatouages, et bien vous ne serez pas forcément dans l’exagération. Par contre, s’il ne parle que de métal, n’écoute que du métal et ne vit que pour le métal, vous serez certainement dans l’excès.

Malgré tout, il existe des gens réels qui par eux-mêmes s’enfoncent dans le stéréotype, que ce soit par leur métier, leurs hobbies ou leur appartenance culturelle. Ceci dit, et vous pouvez me jetez des pierres si je suis dans l’erreur, je ne suis pas sûr que ce soient là les meilleures inspirations pour vos écrits. En tout cas, il faut en avoir conscience et savoir que dans ce cas vous jouez sur les clichés, exercice pas toujours facile. Et puis, dernier point, même si vous avez l’impression que quelqu’un est un stéréotype vivant, vous n’êtes pas dans sa tête H24 et pourriez être surpris. Qui sait, votre hooligan des cités accompagne peut-être en douce sa petite sœur voir la Reine des Neiges.

Pour l’instant, on a parlé des problèmes, sans apporter de solution. Je vais plutôt aller chercher du côté des séries TV (je plaide coupable, je passe plus de temps devant les séries que des bouquins…) avec deux excellents exemples, très différents l’un de l’autre.

Orange is the New Black :











Voilà une série que j’aime beaucoup. Elle nous présente une héroïne blanche, un peu bourgeoise, qui se retrouve en prison. La prison en question est un concentré multi-ethnique, avec d’un côté les blacks, de l’autre les latinos et enfin les blanches.

Chaque communauté nous ai présentée avec humour et justesse, avec une finesse que je n’ai que rarement vu dans les médias. On ressent immédiatement les différences culturelles entre les groupes, qui sont marquées, mais aussi entre les individus. Du coup derrière les stéréotypes de façade, on a toute une mosaïque de personnages qui sont derrière les barreaux pour des raisons diverses et variées. Les tensions ethniques, le harcèlement, le racisme, la délinquance, les préjugés, la religion et la radicalisation, tout y est présenté et sans fausse note.

Je ne sais pas si tout le monde aimera cette série, mais pour de la caractérisation et pour créer des personnages complexes et différents, c’est une mine d’or. C’est le genre d’outils que j’aurais aimé avoir quand j’étudiais l’interculturel (NB : il faudra peut-être un jour vous parler d’interculturel).

From Dusk till Dawn :










Rien à voir, voilà une série complétement barrée qui reprend l’univers du film Une Nuit en Enfer de Robert Rodriguez. Dedans, deux personnages me semblent dignes d’être mentionnés :

Le prof d’histoire, grand, blond, avec des lunettes et une obsession pour les vieilles ruines inca (la série se déroule près de la frontière mexicaine), c’est l’intellectuel de la série, celui qui nous dit que bien sûr, c’est là où se trouve l’emplacement du rituel et que les autres sont des incultes pour pas s’en être rendu compte.

Le motard en cuir, qui fréquente les boîtes de strip-tease et qui pousse le vice jusqu’à porter un flingue en lieu et place de son entrejambe. Plutôt vulgaire, un sourire sadique et une violence assumée.

Pourquoi je vous parle de ces deux types qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre ? Et bien, contre toute attente, ils ne formentqu’un seul et même personnage. Le créateur a eu l’idée géniale de faire un prof lettré qui kiffe la moto et qui a une obsession pour la chose et qui abat des vilains à la pelle. C’est Giles et Spike dans le même corps et ça fonctionne à merveille. Le personnage surprend, sort complétement des clichés et dispose des meilleurs répliques de la série.

L’enseignement que j’en retire est que créer des personnages avec des concepts contradictoires peut donner d’excellents résultats. Et pourquoi pas une starlette championne d’échecs, un salary-man japonais expert de tango ou rabbin strip-teaseur ? Soyons fou, un logisticien écrivant de la SF.

Et vous, comment luttez-vous contre le cliché dans vos écrits ? Où mettez-vous la frontière entre le trop et le trop peu ?
jeudi 19 novembre 2015 | By: Morgane Stankiewiez

Bons Baisers de Prague

Si je ne devais choisir qu’une seule de mes passions, je dois vous annoncer que ce ne serait pas l’écriture, mais bel et bien les voyages. La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de passer quelques jours à Prague, en République Tchèque et j’aimerais vous en toucher deux mots lors de ce premier billet consacré à l’étranger, avec quelques bons plans si vous voulez découvrir cette ville très jolie.

Praha messieurs-dames. Photo prise par ma dulcinée.
Nous sommes partis, ma belle et moi, depuis Roissy avec la compagnie Easyjet. J’aime beaucoup cette compagnie qui propose un tas de destinations européennes à des prix très corrects (souvent l’A-R aux alentours de 100€ sans bagage en soute) et qui, à la différence de Ryanair, ne part pas de Pétaouchnok Beauvais. De plus, croyez-le ou nom, mais ils ont d’excellents muffins à la Myrtille qui sont limite meilleur que ceux de Starbucks et qui coûtent dans les 3 euros. Bref, voilà le premier bon plan.

Second bon plan, nous avions réservé une voiture avec chauffeur, qui gentiment nous attendait à l’aéroport avec une pancarte. Il nous a donné un plan de Prague (qui nous a énormément servi) et un guide (nul). Enfin, il y avait un bon pour une visite guidée que nous n’avons pas faîte et donc sur laquelle nous n’avons pas vraiment d’avis. Tout ce luxe pour la somme de 21€. Alors oui, c’est beaucoup plus cher que les transports, mais tellement plus simple. Et c’est plus sécurisé que les taxis. Au retour, on a pris la même compagnie mais avec l’option minibus : nous avions rendez-vous dans un point de rencontre au cœur de Prague et pour 6 euros par personne avons pu rejoindre l’aéroport. Bref, si vous allez à Prague, c’est une bonne solution pour rejoindre la ville rapidement sans se ruiner. Voilà leur site (les réservations sont en ligne).

L’hôtel, dernière bonne surprise. En plein centre, juste à côté du pont Saint-Charles (le pont historique de la ville), mais suffisamment à l’écart pour ne pas être gênés par les foules de touristes. Chambres propres, petit-déjeuner à volonté et sacrément chargés et un restaurant d’hôtel pas mauvais du tout (la cuisse de canard est, parait-il, excellente). J’ai nommé l’hôtel King Saint-George, sur Lilova Street, pour une quarantaine d’euros la nuit en réservant en ligne un peu en avance. En plus, à quelques numéros de l’hôtel se trouve le salon de chocolat Choco-Cafe. Leur chocolat gourmant, avec des fruits entiers, du chocolat chaud épais comme tout et une crème grasse comme tout, est à tomber. Et c’est même pas cher.

Ci-dessous, photos du pont Saint-Charles, bâti si mes souvenirs sont bons en 1357 par un des nombreux Charles qui a eu la tête couronnée en Europe.

Photo prise par ma dulcinée

Et voici le château, avec la cathédrale Saint-Vitus. Le complexe du château est grand et se visite avec un pass qui coûte selon la formule entre 10 et 15 euros environ. Je conseillerais le circuit B, moins cher et largement suffisant.

Photo également prise par ma dulcinée

La Golden Lane, très jolie (ce sont des maisonnettes bâties dans (oui, dans) le mur d’enceinte pour loger les gardes à l’époque où il y avait des gardes). Ça se visite, c’est chouette et il y a des dizaines d’armures et d’armes exposées, toutes plus belles les unes que les autres. Mention spéciale aux pistolet à double canon et à la hache-mousquet. Un coin torture aussi, mais ça, y’en a partout à Prague.
Bref, elle a pris toutes les photos

Une hache qui tire quoi ! Historiquement, j'ai mes doutes cela dit...

L’Opéra est extraordinaire. Nous avons payé 45 euros chacun pour les places les plus prestigieuses, dans les loges. Et voir un opéra depuis les loges (on a eu le droit à Il Trovatore de Verdi), c’est magique. Le petit plus : pendant l’entracte, un bar tout ce qu’il y a de plus chic vous propose des coupes de (faux) champagne à 2 euros.

Rouge et or. Et là on ne voit même pas les cariatides.

Je suis français. Donc, parlons bouffe avec un sympathique restaurant logé non loin du château dans une ruelle perdue où on y vient à dessein. Leur goulasch est très bon tout comme le risotto de blé aux champignons. Leurs desserts sont pas mal aussi, ils ont de la cherry beer et un hot-mead (sorte d’hydromel chaude) qui mérite mention. Le tout pour pas très cher. D’ailleurs, en parlant restaurants et pubs, je vais partager mon expérience : lorsque vous commandez un steak de bœuf, ne soyez pas surpris si on vous sert un steak de bœuf. Et voilà. Les frites ? La salade ? Fallait y penser mon gars, à Prague, c’est que le pain qu’on vous sert d’office et encore, souvent c’est payant. Bref, le steak sans accompagnement, c’est un concept. Toujours au restaurant, si vous allez dans un pub et que, hérésie, vous demandez du vin, attendez-vous au mieux à une remarque pinçante, au pire à des coups de battes dans une allée étroite. Là-bas, c’est de la bière, point. D’ailleurs, la bière nationale dont ils sont si fiers, est tout ce qu’il y a de plus insipide. Mais ne leur dîtes pas.

Retournant du côté des belles choses pour finir avec une jolie mais courte visite, la librairie du monastère de Strahov qui compte tout un tas de jolis livres, certains datant d’avant l’imprimerie, dans un cadre splendide. La visite prend 15 minutes au total, mais quelle vue !

Un salon de lecture intéressant...

Malheureusement, je n’ai pas été dans les synagogues ou le cimetière juif, l’entrée nous ayant paru un peu violente côté tarif (presque 20 euros par personne).

Une belle visite donc, parfaite pour quelques jours. Ah, dernière chose : évitez à tout prix leurs absinthes (thème que j’abordais ici). Les « Absintheries » sont charmantes, avec de jolis verres et cuillers, mais les conseils ressemblent à ça : « là on a une absinthe « red » et celle-ci a moins de thuyone donc elle est meilleure. » Bref, du grand n’importe quoi pour vous vendre des trucs abjects et imbuvables, voire dangereux.

Je vous en conjure, évitez ce lieu comme la peste !