samedi 29 juillet 2017 | By: Morgane Stankiewiez

Valerian - Top ou Flop ?



Luc Besson avait frappé fort avec Lucy, qui avait très bien marché en France, et surtout aux États-Unis. Hélas, il s’agissait d’un navet imbuvable : tout ou presque était à jeter dans ce film, et cela me faisait craindre le pire pour Valerian. J’y suis allé un peu à reculons, prêt à la déception, et quelle ne fut pas ma surprise que de me trouver devant un bon film.

Commençons par le plus évident : c’est beau. Les images sont sublimes, les décors débordent de détails et de couleurs, complétement dépaysants. Tout ce que l’on attendrait d’un Star Wars en fait, avant le passage remarqué de ce très cher J.J. L’Éventreur. L’univers foisonne d’inventivité, et on en prend plein les yeux. Pour du Space Opera, c’est un peu la base, et Besson s’en sort avec les honneurs. J’irais jusqu’à dire que c’est encore meilleur que le Cinquième Élément sur cet aspect, alors que ce film était déjà très bon sur cet aspect. Bref, on sait où a été dépensé le budget…

Mais un univers détaillé et flamboyant ne suffit pas, comme nous l’a prouvé le fiasco de John Carter, qui parvenait à mélanger avec talent des visuels époustouflant et un ennui sans faille. L’intrigue, les personnages et le rythme doivent suivre. Et c’est vraiment là que j’ai été agréablement surpris.

Je ne vais pas raconter le film, mais si l’intrigue reste classique, elle a le mérite de ne pas suivre les canons d’Hollywood et de proposer beaucoup moins de manichéisme. Les méchants ne le sont pas vraiment, ont des points de vue défendables et ne paraissent pas ridicules, comme on peut le voir encore une fois dans toute la production actuelle dominée par Disney. Le tout est livré avec un bon rythme, et on ne s’ennuie jamais. Les moments de pause sont en général drôles, ou mignons, mais font bien leur office. Les scènes d’actions, qui ne représentent pas la majorité du film, sont bien filmées et lisibles, ce qui arrive dans certains blockbusters.

Les personnages, quant à eux, m’ont plu. Je ne connais pas la BD, mais j’ai trouvé les deux acteurs convaincants, assez drôles, voire attachants. Même Rihanna, que j’avais vu dans l’oubliable Battleship, ne s’en sort pas trop mal. Elle ne gagnera pas l’oscar, certes, mais n’est pas ridicule pour autant. Mention spéciale quand même pour Cara Delevingne, qui se débrouillait déjà dans Suicide Squad (ce qui relève un peu de la mission impossible vue la misère du film) et qui ici incarne très bien Laureline.

Les seconds rôles ne sont pas mauvais non plus, et si aucune ne marquera l’imaginaire durablement, les acteurs remplissent très bien leur office et on ne leur jettera pas de pierre.

En me relisant, je me dis que l’avis fait peut-être mitigé, mais voyons les choses comme cela : il s’agit du meilleur long-métrage de Space-Opera de ces dernières années, le genre de films que j’aurais aimé voir quand la licence Star Wars a été relancée, et qui les dépasse allégrement. Il s’agit du même budget que Le Réveil de la Force, et la différence est d’autant plus frappante. Hallucinant de voir que les Américains le boudent. Peut-être que le côté moins manichéen et plus subtil ne passe pas. Après tout, ils ont bien voté Trump…

Alors certes, ça reste un peu gentillet et familial, mais voir un film français reprendre le flambeau de la SF fait sacrément plaisir, surtout aujourd’hui, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’une énième suite. Je recommande vivement à tous les amoureux de ce genre, et il faut absolument le voir au cinéma. Besson a bien lavé l’erreur Lucy, espérons juste que le box-office le comprenne. Top !