L’association Génération Écriture, dont j’ai déjà parlé ici, propose un challenge que je trouve très intéressant : l’écriture d’un scénario de court métrage.
Le principe est on ne peut plus simple : vous avez jusqu’au 30 Juin pour envoyer votre scénario selon des modalités indiqués sur le blog créée pour l’occasion et ce scenario pourra donner lieu à un court-métrage. Votre document doit faire un maximum de 15 pages et être rédigé avec une mise en page très précise, propre aux usages de l’industrie du cinéma. Également, comme il s’agit de court-métrages amateurs, éviter la SF, l’action bourrée de CGI ou les déserts/jungles qui coûteraient un bras et ne seraient pas réalisables, même avec toute la bonne volonté du monde.
Les scenarii seront sélectionnés par l’association, puis par les cinéastes amateurs en vue d’être réalisés.
15 Pages en un mois, c’est faisable, n’est-ce pas ?
Non, Cannes c'est pas pour tout de suite...
J’ai depuis quelques temps l’idée d’une nouvelle ou d’un petit roman d’horreur, mais tous les éléments n’étaient pas encore clairs dans mon esprit. J’avais les personnages principaux, leur relation, leur folie, mais pas les détails et il me manquait l’intrigue principale, ce qui est un peu dérangeant pour écrire un récit vous en conviendrez. Ça a du coup été l’occasion de mettre un peu d’ordre dans tout cela et d’en faire un condensé, une histoire courte et bien sûr plus visuelle. L’intrigue aborde la transformation et la folie et se déroule davantage dans les relations et les dialogues que je ne l’avais d’abord prévu (pour un roman j’entends).
Voici un rapide synopsis :
Zachary, un photographe de mode, apprend que son ex-petite amie est récemment sortie de l’asile après six mois d’internement. Il décide de renouer contact.
Pour l’instant cela prend forme petit à petit. L’écriture d’un scenario est très différente de celle d’un roman, je m’en rends compte, car il s’agit uniquement de « faire voir » au lecteur : les ressentis des personnages, leurs motivations, leurs émotions, tout doit passer par des codes visuels dans un style clair et épuré. Les moyens d’expression sont le dialogue et les actions, c’est tout. C’est spécial, je ne suis pas sûr d’exceller mais l’opération est intéressante.
Cela me permet également de présenter très rapidement un univers particulier que je trouve malsain, en ayant que peu de temps et peu de mot et en comptant sur un éventuel réalisateur pour le mettre en images, avec sa propre vision. Mes personnages, peu nombreux, ont une psychologie que j’ai beaucoup travaillée, étonnamment malgré le peu de temps qu’ils passeront/passeraient à l’écran. Leurs dialogues sont le cœur et doivent être écrits avec une oralité plus forte que dans un roman, pour paraître crédible, sans pour autant être laids. J’ai personnellement choisi de ne pas les faire parler comme dans la vraie vie et de donner un côté plus poétique par moments (je n’emploierai pas le terme théâtral), mais uniquement par moment.
Je suis assez satisfait de certains de ces dialogues, que j’ai voulus acerbes et cruels. Ils créent l’ambiance autant que les éléments visuels et il est plus aisé et plus riche pour moi de représenter des relations dures et liées au péché que des relations agréables. Le conflit, qui est le cœur de tout récit, passe par eux et accessoirement par l’atmosphère visuelle. Si je devais faire la même chose avec un budget, je m’y prendrais peut-être différemment, mais sans effets spéciaux, la tension d’une histoire d’horreur ne peut venir que de cela.
C’est donc une première expérience enrichissante qui j’espère sera concluante.
Si ça vous intéresse de vous y essayer, voici le lien à suivre pour les détails :
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