mercredi 21 juin 2017 | By: Morgane Stankiewiez

SGDL et SOFIA : Des aides précieuses pour l'auteur.

Lorsque je me suis lancé dans la quête d’un éditeur, et plus globalement dans le petit monde de la littérature, j’ai eu beaucoup de mal à trouver des informations. Au début, Google était mon ami, mais hélas il ne fonctionne que par mots-clefs, et par algorithme, si bien que l’information qu’il vous donne n’est pas toujours la plus fiable, ni la plus utile. C’est juste la mieux référencée.

Identifier les acteurs de l’édition, les contacts à privilégier, ceux à éviter, comprendre le contrat d’édition, ou encore le statut de l’écrivain et ses droits ne relève pas de la sinécure. Pour moi, tout s’est finalement fait au réseau, à coups d’articles partagés, à fréquenter des forums d’écriture et globalement à communiquer sur Facebook. Bref, à force de grappiller des informations à droite à gauche, j’ai pu comprendre à peu près comment le marché du livre, et de l’imaginaire, fonctionne en France, mais d’une façon bien incomplète, et parfois faussée.

J’ai l’impression que beaucoup d’auteurs se retrouvent dans ce cas-là, et se renseigner sur le métier et les acteurs n’est pas facile. C’est d’ailleurs grâce à cette opacité, cette complexité, que l’on retrouve nombre de charognards qui cherchent à plumer les malheureux qu’ils arriveront à séduire (je suis toujours effaré de voir le nombre de personnes qui ne savent pas ce qu’est un « éditeur » à compte d’auteur).

Voyons donc qui peut vraiment vous informer, que vous découvriez cet univers ou que vous l’arpentiez depuis longtemps.


La Société des Gens De Lettres - SGDL

La SGDL est, pour faire très simple, le syndicat des auteurs. Ils sont là pour informer les auteurs sur leurs droits, les accompagner juridiquement, les former et surtout négocier avec les autres acteurs du livre, comme le syndicat des éditeurs (SNE) ou les législateurs.

Vous pouvez adhérer pour une 50aine d’euros par an, pour profiter de certains services. Je vais tenter de résumer ce qu’ils vous proposent, dans le cadre de l’adhésion, mais aussi gratuitement.

La Formation :

Pendant deux jours, j’ai pu profiter d’une formation proposée à titre gracieux à tout adhérent de la SGDL ou membre de la SOFIA (j’y reviendrai). Cette formation est vitale. Dans le métier d’auteur, l’information n’est pas donnée, je l’ai déjà dit. Il faut aller la chercher. Ainsi, lorsque l’on publie avec un éditeur, c’est souvent sans connaître le métier, les droits, les contrats. Vous avez peu de métiers avec aussi peu de formation. Même pour un job saisonnier, on vous explique comment ça marche dans la société.

Mais l’auteur n’a pas cette chance. Enfin si : il a la SGDL, et ça peut changer beaucoup de choses pour lui. Voici ce que nous avons couvert en deux jours, en sachant qu’une seconde formation complétera tout cela dans quelques mois :

- Le statut social de l’écrivain, comment fonctionne l’AGESSA (sécurité sociale des auteurs), comment se déclarent les droits d’auteur, quelles cotisations sont prélevées sur ces DA, comment fonctionne la retraite, et la retraite complémentaire, ou encore quels sont les possibilités de formation professionnelle.

- Que couvrent les droits d’auteurs ? Comment dénoncer un contrat ? Que faire en cas de faillite d’un éditeur ? Comment ça se passe avec des interlocuteurs dans le poche, ou pour des traductions ?

- Plus pragmatique, comment se passe la relation auteur-éditeur ? Comment ne pas se faire avoir quand l’affectif rentre en compte ? Qu’est-ce qu’un à-valoir ? Quelles clauses refuser (oui, je pense au droit de préférence…) ?

- Et enfin, quelles sont les problématiques des éditeurs ? Comment sélectionnent-ils les manuscrits qu’ils publient ? Qu’est-ce qu’un diffuseur-distributeur (spoiler alert : les chrétiens l’appelaient Satan) ? Comment fonctionnent les libraires ? La promotion ? Qui paye quoi pour un salon ?

Je le résume affreusement, et je n’irai pas beaucoup plus loin dans l’analyse, car les interventions valent la peine que vous les viviez vous-mêmes et rien ne saurait remplacer cela, mais vous pouvez  néanmoins retrouver les détails dans ce guide de l'auteur, qui vous sera donné lors de la formation ou que vous pouvez télécharger gratuitement.


Un guide complet et très utile.
Les intervenants sont ouverts, expliquent très bien et abordent toutes les problématiques de l’auteur. On découvre aussi les embuches, et les arnaques, qui peuvent facilement transformer la publication en cauchemar.

Je tiens vraiment à remercier la SGDL, car cette approche est bienveillante, et nous montre bien qu’il y a du soutien, ce qui, dans ce métier pas facile tous les jours, compte pour beaucoup.

Et les auteurs habitant hors de Paris sont défrayés (voyage et logement). Une personne venait d’Alger par exemple, invitée par la SGDL. Attention, il faut tout de même à son actif au moins un ouvrage publié par un éditeur traditionnel (condition pour être membre de la SGDL ou de la SOFIA). Mais de toute façon, la formation prend tout son intérêt quand on a déjà mis le pied dans l’engrenage.

Bonus, voilà où ça se passe :

Hôtel de Massa à Paris
Hôtel de Massa à Paris

Le Contrat (et l'aide juridique) :

Le contrat d’édition est une terre dangereuse, pleine de mystères et de pièges mortels pour qui s’y risque. Si vous en avez déjà reçu un, vous savez de quoi je parle. Certaines clauses peuvent vous coûter très cher, si vous n’y prenez pas garde.

Mais, sur le site de la SGDL, vous pouvez télécharger un contrat type commenté clause par clause, qui reprend les différents points auxquels vous devez faire attention. Il y a aussi un contrat classique, pour comparer. Pas besoin d’être adhérent.

En cas de doute, vous pouvez également contacter les juristes de la SGDL qui vous aideront à y voir clair, et travailleront avec vous dans votre négociation avec l’éditeur. Comme dans pas mal de contrats d’édition, vous vous engagez jusqu’à la fin de votre vie (+70 ans), autant que celui-ci soit carré.

Les Chiffres :

La SGDL dispose aussi d’un abonnement à l’institut de sondage GFK, qui vous permet d’aller sur place pour consulter les estimations de ventes de vos livres. Pourquoi faire ? L’institut est indépendant de votre maison d’édition, et vous permet donc d’obtenir des chiffres fiables, pour pouvoir comparer sereinement avec ceux qu’avancent votre éditeur (et qui ne dépendent que de sa bonne foi…)

Si vous ne pouvez pas vous rendre sur Paris, vous pouvez mandater quelqu’un, ou appeler la SGDL en direct. Il faut être adhérent cela dit, mais à priori l’abonnement GFK coûte (très) cher.

Les aide sociales :

En cas de problème avec l'AGESSA, ou de difficulté à remplir votre déclaration d'imposition, ou si vous avez des problèmes d'ordre personnel et avez besoin d'aide, vous pouvez également contacter la SGDL. Ils ne feront pas de miracles, mais vous renseigneront sur les actions possibles et vous aideront avec l'administratif, qui peut se montrer très vite compliqué. Il n'est pas nécessaire d'être adhérent.


Le dépôt de manuscrits :

C'est par ce service que beaucoup découvrent la SGDL. Elle propose en effet aux auteurs un dépôt physique ou numérique de leurs manuscrits, qui prémunit l'auteur en cas de contre-façon (plagiat). C'est important lorsque votre texte arrive à maturité et que vous l'envoyez à droite à gauche.

Voilà, je pense que j'oublie plein de détails, mais vous trouverez toutes les informations sur leur site, ou via les formations proposées (que je conseille, une fois encore). 

La SOFIA

La SOFIA, dépendante de la SGDL, est un organisme de gestion collective. En gros, elle collecte des sous pour vous lorsqu’une bibliothèque achète votre livre (ce qu’on appelle le droit de prêt). Elle s’occupe aussi de récupérer les taxes de copie privée (vous savez, elle est prélevée sur les achats de clefs usb, de cd vierges, de disques durs, etc…). En gros, elle est là pour vous donner de l’argent.
Pour adhérer, il faut payer une 30aine d'euros, MAIS, ceux-ci peuvent être anticipés sur l’argent qu’ils vous reverseront. Autrement dit, vous n’avez rien à débourser immédiatement, et ils prélèvent une partie de ce que vous n’auriez pas touché sans eux.

Il faut juste avoir déjà un livre publié à son actif.

C’est par ce biais que j’ai été invité à la formation de la SGDL. La SOFIA propose aussi à ses adhérents des places gratuites pour certains événements, comme Livre Paris.

Si vous êtes auteur, allez voir leur site, vous ne pouvez pas le regretter.

Voilà, pour ce bref retour d’expérience.

Cette formation dont je vous ai bien parlé m’a vraiment beaucoup apporté, et je vous conseille vraiment de faire le nécessaire pour y participer à votre tour. En tout cas sachez que vous n’êtes pas seuls, mais s’il est parfois compliqué de s’en rendre compte, derrière votre écran.

NB : Si vous êtes autoédités, et n’avez pas de livre publié, malheureusement ces possibilités ne sont pas encore pour vous, pour la simple raison que vous n’avez pas le statut d’auteur, mais d’éditeur, et donc que les lois qui vous concernent sont différentes. En effet, tout s’articule ici autour du contrat d’édition et des droits d’auteur, que vous ne touchez pas par ce mode d’édition.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Et hop dans les favoris ! Ça me servira quand je me lancerais sérieusement dans les envois de manuscrits, merci pour cet article ! :D

Morgane Stankiewiez a dit…

Je suis ravi si ça peut t'aider !

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