La Science-Fiction est un de mes gens préférés, que ce soit du space-opera, du cyberpunk, du post-apocalyptique ou même de l’anticipation.
Je suis également passionné par le futurisme et le transhumanisme et fais souvent l’exercice de me projeter et d’imaginer les conséquences de telle ou telle évolution dans les années à venir.
Pourtant, si c’est là un genre que j’adore, je me rends compte que j’ai énormément de difficultés à en écrire. J’ai déjà essayé et ça n’a jamais été convenable, en tout cas sur les éléments de SF purs.
J’y ai réfléchi et je me rends compte que cette difficulté tient de la complexité du monde d’aujourd’hui. Je pense qu’il était beaucoup plus facile d’en écrire dans les années 60 à 90, parce que le monde semblait plus simple. La guerre froide offrait finalement un contexte binaire, les technologies modernes étaient encore à l’état de concept et la réalité ne dépassait pas encore la fiction.
Mais pour faire de la SF cohérente et crédible (je ne parle pas ici de certains genres qui s’éloignent volontairement de la réalité), il faut au final maîtriser et travailler beaucoup d’éléments qui n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres tout en étant interconnectés.
Je vais essayer de lister, assez simplement, les grandes sphères pour faire de la SF réaliste et ainsi démontrer pourquoi il est incroyablement complexe d’en faire aujourd’hui.
Informatique
Là on touche au domaine du cyberpunk, mais pas que. L’informatique est quelque part l’aspect le plus simple que je perçois dans l’évolution potentielle de notre monde actuel. C’est pour dire.
Nous allons vers une miniaturisation constante des éléments hardware et vers une grande importance du cloud computing. Lorsque les technologies de réseau seront bien implantées et permettront une connexion haut-débit constante, le hardware deviendra beaucoup moins important, si ce n’est complétement superflu.
Rajoutons à cela le développement de la réalité virtuelle et les impacts sont nombreux. Mais à quel point ce développement va-t-il vraiment prendre avec le grand public ? Est-ce que nous arriverons un jour à être plongés dans un univers virtuel avec tous nos sens et pas seulement un casque ? Quels seront les impacts sur la sphère du travail ?
Et la réalité augmentée ? Et l’Internet des objets, quand chaque objet de la maison mais aussi de la sphère publique sera reliée à des serveurs, donnant des informations en temps réel et permettant des interactions virtuelles ?
Autre point, mais cette fois je n’y comprends rien, donc je ne vais pas m’étendre sur la question, mais à priori les investissements sont énormes et le potentiel tout autant. Petit extrait de wiki :
« La fabrication d'un "ordinateur quantique" nécessiterait l'utilisation de techniques que l'on commence à peine à maîtriser pour certaines. Les circuits de calcul quantique sont dans les modèles théoriques actuels utilisés par un programme d'ordinateur classique et font qu'on parle plutôt de circuit de calcul quantique, sorte de périphérique de calcul rapide. Il s'agit pour le reste d'algorithmes classiques utilisant des circuits de calcul quantique et non (en tout cas pour le moment, 2009) d'«algorithmes quantiques». »
Déjà ça devient un poil plus compliqué à imaginer et donc à décrire. Et ça demande pas mal de recherches dans le domaine, juste pour ne pas dire des bêtises.
Les IA :
Je sépare volontairement ce point du précédent car c’est autrement plus complexe (en tout cas que l’informatique classique, on oublie le mot quantique là). J’ai lu, je ne sais plus où, que la loi de Moore n’était plus totalement d’actualité. En gros, cette loi stipulait que le nombre de transistors dans un circuit imprimé est doublé tous les deux ans et qu’en gros, les technologies de l’information deviennent plus performantes de manière exponentielle. Je vous invite à lire l’article wikipedia, car c’est assez délicat à résumer.
Mais, si l’amélioration exponentielle du hardware ralentit, celle du software est le nouveau cheval de bataille de l’industrie et cela passe par l’intelligence artificielle.
Ici, je ne parle pas d’intelligence forte ou qui aurait une conscience, mais de programmes spécialisés qui parviennent à apprendre et à évoluer. On parle de Deep Learning. L’exemple d’AlphaGO est parlant, car l’humain a été dépassé à l’un des jeux de société les plus complexes et les plus abstraits qui existent.
Extrapolons deux minutes :
Quel sera l’impact quand ces programmes s’attaqueront non plus à des jeux de société, mais à des tâches dans le cadre de l’entreprise ? Si une IA en 2016 est plus performante sur une tâche aussi complexe que le Go, on peut imaginer que d’ici quelques années seulement, elle sera à même de remplacer des salariés en col blanc, même qualifiés ou très qualifiés. Le premier impact visible sera sur l’emploi, car si jusque-là la théorie disait qu’une destruction d’emplois en créait de nouveau, je ne suis pas certain que cela s’applique à cette échelle.
D’autres questions en découlent : comment seront considérés ces IAs ? Quel sera l’impact sur la robotique et, par exemple, la façon de faire la guerre (le gouvernement US y injecte des milliards d’euros…) ? Ou de conduire ?
Certaines estimations tablent que dans 20 ans, plus personne ne conduira un véhicule. C’est le sommet de l’iceberg et les conséquences sont difficiles à percevoir aujourd’hui.
Et je ne parle même pas ici de la singularité. Est-ce que les IA pourront devenir des êtres doués d’une conscience ? Et est-ce que, via les mêmes technologies, l’esprit humain deviendra numérisable, c’est-à-dire sous forme de software et que l’on pourra se défaire de nos corps pour vivre de manière virtuelle ou prendre possession de corps synthétiques ? Les spécialistes avancent que ce serait de l’ordre du possible sous 30 ans. Ça reste optimiste et nous n’en sommes pas sûr, mais ce serait du vivant de la plupart de mes lecteurs en tout cas.
Quel serait l’acceptation par la population des pays riches ? Et celle des pays pauvres?
L’économie :
Aujourd’hui en France, on entend parler du chômage et les politiques cherchent à embrayer cela à tout prix.
Mais on vient de parler de l’IA et par exemple de la conduite. Est-ce que ce sera vrai pour tous les transports ? La logistique sera-t-elle aussi entièrement automatisée ?
Pareil pour les systèmes financiers et bancaires, est-ce que le métier existera encore dans seulement 20 ans ?
Je me demande, et ça n’engage que moi, si la plupart des métiers ne seront pas de fait remplacés par la machine à terme. Et ce sans même parler de machine consciente ou vraiment sophistiquée. Juste spécialisée et adaptable.
Mais, là on reste sur du local européen. La Chine est censée devenir la première puissance économique, avant de se faire elle-même dépasser par l’Inde. On a vu que l’arrivée de la Chine dans le top 2 des PIB n’a pas eu d’énorme impact culturel et que finalement, cela s’est révélé plus une source de revenu et de business que de danger pour l’économie occidentale.
Enfin, on en entend peu parler, mais l’état financier de la Chine se dégrade de jour en jour. Étonnamment ça ne fait jamais la une, mais des crises économiques comme 1929 sont à nos portes.
Je suis également passionné par le futurisme et le transhumanisme et fais souvent l’exercice de me projeter et d’imaginer les conséquences de telle ou telle évolution dans les années à venir.
Pourtant, si c’est là un genre que j’adore, je me rends compte que j’ai énormément de difficultés à en écrire. J’ai déjà essayé et ça n’a jamais été convenable, en tout cas sur les éléments de SF purs.
J’y ai réfléchi et je me rends compte que cette difficulté tient de la complexité du monde d’aujourd’hui. Je pense qu’il était beaucoup plus facile d’en écrire dans les années 60 à 90, parce que le monde semblait plus simple. La guerre froide offrait finalement un contexte binaire, les technologies modernes étaient encore à l’état de concept et la réalité ne dépassait pas encore la fiction.
Mais pour faire de la SF cohérente et crédible (je ne parle pas ici de certains genres qui s’éloignent volontairement de la réalité), il faut au final maîtriser et travailler beaucoup d’éléments qui n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres tout en étant interconnectés.
Je vais essayer de lister, assez simplement, les grandes sphères pour faire de la SF réaliste et ainsi démontrer pourquoi il est incroyablement complexe d’en faire aujourd’hui.
Informatique
Là on touche au domaine du cyberpunk, mais pas que. L’informatique est quelque part l’aspect le plus simple que je perçois dans l’évolution potentielle de notre monde actuel. C’est pour dire.
Nous allons vers une miniaturisation constante des éléments hardware et vers une grande importance du cloud computing. Lorsque les technologies de réseau seront bien implantées et permettront une connexion haut-débit constante, le hardware deviendra beaucoup moins important, si ce n’est complétement superflu.
Rajoutons à cela le développement de la réalité virtuelle et les impacts sont nombreux. Mais à quel point ce développement va-t-il vraiment prendre avec le grand public ? Est-ce que nous arriverons un jour à être plongés dans un univers virtuel avec tous nos sens et pas seulement un casque ? Quels seront les impacts sur la sphère du travail ?
Et la réalité augmentée ? Et l’Internet des objets, quand chaque objet de la maison mais aussi de la sphère publique sera reliée à des serveurs, donnant des informations en temps réel et permettant des interactions virtuelles ?
Autre point, mais cette fois je n’y comprends rien, donc je ne vais pas m’étendre sur la question, mais à priori les investissements sont énormes et le potentiel tout autant. Petit extrait de wiki :
« La fabrication d'un "ordinateur quantique" nécessiterait l'utilisation de techniques que l'on commence à peine à maîtriser pour certaines. Les circuits de calcul quantique sont dans les modèles théoriques actuels utilisés par un programme d'ordinateur classique et font qu'on parle plutôt de circuit de calcul quantique, sorte de périphérique de calcul rapide. Il s'agit pour le reste d'algorithmes classiques utilisant des circuits de calcul quantique et non (en tout cas pour le moment, 2009) d'«algorithmes quantiques». »
Déjà ça devient un poil plus compliqué à imaginer et donc à décrire. Et ça demande pas mal de recherches dans le domaine, juste pour ne pas dire des bêtises.
Les IA :
Je sépare volontairement ce point du précédent car c’est autrement plus complexe (en tout cas que l’informatique classique, on oublie le mot quantique là). J’ai lu, je ne sais plus où, que la loi de Moore n’était plus totalement d’actualité. En gros, cette loi stipulait que le nombre de transistors dans un circuit imprimé est doublé tous les deux ans et qu’en gros, les technologies de l’information deviennent plus performantes de manière exponentielle. Je vous invite à lire l’article wikipedia, car c’est assez délicat à résumer.
Mais, si l’amélioration exponentielle du hardware ralentit, celle du software est le nouveau cheval de bataille de l’industrie et cela passe par l’intelligence artificielle.
Ici, je ne parle pas d’intelligence forte ou qui aurait une conscience, mais de programmes spécialisés qui parviennent à apprendre et à évoluer. On parle de Deep Learning. L’exemple d’AlphaGO est parlant, car l’humain a été dépassé à l’un des jeux de société les plus complexes et les plus abstraits qui existent.
Extrapolons deux minutes :
Quel sera l’impact quand ces programmes s’attaqueront non plus à des jeux de société, mais à des tâches dans le cadre de l’entreprise ? Si une IA en 2016 est plus performante sur une tâche aussi complexe que le Go, on peut imaginer que d’ici quelques années seulement, elle sera à même de remplacer des salariés en col blanc, même qualifiés ou très qualifiés. Le premier impact visible sera sur l’emploi, car si jusque-là la théorie disait qu’une destruction d’emplois en créait de nouveau, je ne suis pas certain que cela s’applique à cette échelle.
D’autres questions en découlent : comment seront considérés ces IAs ? Quel sera l’impact sur la robotique et, par exemple, la façon de faire la guerre (le gouvernement US y injecte des milliards d’euros…) ? Ou de conduire ?
Certaines estimations tablent que dans 20 ans, plus personne ne conduira un véhicule. C’est le sommet de l’iceberg et les conséquences sont difficiles à percevoir aujourd’hui.
Et je ne parle même pas ici de la singularité. Est-ce que les IA pourront devenir des êtres doués d’une conscience ? Et est-ce que, via les mêmes technologies, l’esprit humain deviendra numérisable, c’est-à-dire sous forme de software et que l’on pourra se défaire de nos corps pour vivre de manière virtuelle ou prendre possession de corps synthétiques ? Les spécialistes avancent que ce serait de l’ordre du possible sous 30 ans. Ça reste optimiste et nous n’en sommes pas sûr, mais ce serait du vivant de la plupart de mes lecteurs en tout cas.
Quel serait l’acceptation par la population des pays riches ? Et celle des pays pauvres?
L’économie :
Aujourd’hui en France, on entend parler du chômage et les politiques cherchent à embrayer cela à tout prix.
Mais on vient de parler de l’IA et par exemple de la conduite. Est-ce que ce sera vrai pour tous les transports ? La logistique sera-t-elle aussi entièrement automatisée ?
Pareil pour les systèmes financiers et bancaires, est-ce que le métier existera encore dans seulement 20 ans ?
Je me demande, et ça n’engage que moi, si la plupart des métiers ne seront pas de fait remplacés par la machine à terme. Et ce sans même parler de machine consciente ou vraiment sophistiquée. Juste spécialisée et adaptable.
Mais, là on reste sur du local européen. La Chine est censée devenir la première puissance économique, avant de se faire elle-même dépasser par l’Inde. On a vu que l’arrivée de la Chine dans le top 2 des PIB n’a pas eu d’énorme impact culturel et que finalement, cela s’est révélé plus une source de revenu et de business que de danger pour l’économie occidentale.
Enfin, on en entend peu parler, mais l’état financier de la Chine se dégrade de jour en jour. Étonnamment ça ne fait jamais la une, mais des crises économiques comme 1929 sont à nos portes.
Extrait de Libération : La Chine, que beaucoup présentaient comme le sauveur de la croissance mondiale, serait en passe de devenir la zone du monde la plus instable économiquement.
Outch...
Et puis, si la main d’œuvre humaine n’est plus utile, quel impact pour les pays dits en développement ?
A partir de là et pour rester dans le domaine de la SF : comment se projeter ? Les analystes, les économistes, les « experts » se plantent sans arrêt et sont incapables de nous présenter la situation dans un an. Comment imaginer celle dans dix ou cinquante ans ?
Et là encore les nouvelles technologies auront leur mot à dire : que se passera-t-il après le pétrole ? Quels seront les répercussions sur les économies américaines, russes, moyen-orientales ? Solaire ? Nucléaire ?
Est-ce qu’un nouveau modèle économique pourra émerger ? On parle aujourd’hui de plus en plus d’un revenu universel, pour pallier au chômage et à la disparition, plus ou moins rapide, de l’emploi et du travail. En tout cas en occident, mais une fois encore, comment transposer ça dans le monde ?
Et puis, le clivage riche/pauvre. On parle beaucoup de technologies dans cet article, mais qui y aura accès ? Est-ce que l’argent gardera sa forme actuelle ? Quelles seront les conséquences sociales ou sur le monde politique ?
Bref, en tant qu’auteur je peux prendre des décisions : krach en tel année, voilà les répercussions. Mais le puis-je tout en demeurant crédible et en prenant une échelle raisonnable ?
Personne, aujourd’hui, n’en est capable à mon avis. Ou alors il faut simplifier à outrance…
Géo-politique :
On parle de 1929, de crises… Comment ne pas mentionner les conséquences de cette crise justement, qui a mené à la seconde guerre mondiale ?
Oui, une crise, ça a des répercussions. Sauf qu’aujourd’hui, plus que jamais, les intérêts sont complexes et se complexifient. Je mets au défi quiconque de m’expliquer de manière simple la guerre en Syrie.
Nous avons eu, au 20è siècle, 2 guerres mondiales qui ont vu l’émergence de deux superpuissances, l’URSS et les USA. Pendant quarante ans, une grande partie de la géopolitique était une guerre d’influences, où les batailles se jouaient entre des tiers.
Quand j’apprenais la géo, on était juste sortis de ce côté bipolaire pour avoir une super puissance, les USA. C’était « facile ».
Mais le monde n’est plus aussi simple (et c’était déjà pas si évident que ça à comprendre). La Russie revient sur le plan international, l’Europe est en crise, le Moyen-Orient est en feu, L’Asie se militarise (même le Japon) et se prépare à des conflits.
Voici le top 10 en 2015 des dépenses militaires par pays, selon Wiki :
1 USA
2 Chine
3 Arabie Saoudite
4 GB
5 Russie
6 Inde
7 Japon
8 Allemagne
9 Corée du Sud
10 France
Et rajoutant une petite mise en perspective avec le budget alloué à la défense en fonction du Produit Intérieur Brut:
Intéressant n’est-ce pas ?
Et puis, tout est à double tranchant. L’Europe négocie avec des gouvernements salafistes, pour obtenir leur coopération contre des groupes salafistes. Le terrorisme est à deux doigts de nous pousser dans des états policiers, chose inimaginable il y a encore quelques années. Sans compter les migration de réfugiés de guerre, qui n’avaient pas du tout été prévues en amont et qui ont un violent impact politique.
Et quel sera la réaction du peuple, à tous ces changements ? Si celui-ci se révolte, dans un pays ou un autre, les conséquences sont difficile à imaginer.
Bref, là encore, les experts, les politiciens, les stratégistes n’ont pas les clefs et naviguent à vue. Comment on fait pour imaginer toutes les conséquences et le traduire dans un univers crédible ?
Encore une fois on simplifie, à outrance. On oublie les intérêts de 90% des pays et on se réfugie dans du bipolaire facile. Au mieux, on fait l’effort de rajouter un troisième parti. (Mars versus Terre versus Ceinture, dans The Expanse Universe par exemple).
Le Médical
Autre domaine, autres conséquences. L’évolution des technologies aide énormément dans le milieu médical. Je ne suis pas du tout un expert en la question (même pas un amateur, d’ailleurs), alors je vais me contenter de soulever des problématiques.
- Le cancer est le mal du siècle. Sera-t-il guéri, ou est-ce que cela va empirer ? Et traiter les conséquences de la pollution, sommes-nous sur la bonne voie ?
- Ebola, Zycca, les pandémies… Est-ce que finalement notre beau futur ne se réduira pas à une survie contre les maladies ? The Walking Dead est un futur possible…
- Les mouvements transhumanistes veulent que l’on considère l’âge et la vieillesse comme une maladie. Et j’ai vu, récemment, que par exemple du sang jeune en intraveineuse pouvait faire se régénérer des cellules. Et si on solutionnait la vieillesse ?
- Aujourd’hui, on peut avoir de nouveaux membres, des prothèses pour entendre ou voir, etc… Mais à partir de quand est-ce que la réponse à un handicap deviendra la réponse à un désir ? Quel sera le premier ou la première (sportif ou artiste par exemple) à se faire enlever les jambes volontairement parce que les membres synthétiques sont plus performants ou élégants ? Même question pour les implants neuraux : admettons que l’on booste la mémoire par des implants, par exemple pour soigner Alzheimer, à partir de quand ces boosts seront la norme pour l’être humain ?
Je ne parle même pas de l’impression 3D de cellules vivantes ou de l’opération chirurgicale en réalité virtuelle…
Le Climat
Oh oui, n’oublions pas le climat, à la sortie de la COP21. Donc oui, tout le monde sait que la planète se réchauffe et que nous vivons une extinction massive de la faune.
Montée des eaux ? Dérèglements climatiques ? à quel point les conséquences seront graves pour la planète et l’humanité ?
Autre point, c’est que les catastrophes peuvent survenir n’importe où, n’importe quand. La Californie, l’un des cœurs de l’innovation et de la technologie, est sur une faille qui pourrait détruire San Francisco du jour au lendemain. Le Japon et l’Asie du Sud-Est ne sont pas épargnés et on a vu les conséquences sur Fukushima.
Tiens oui, climat, catastrophe, nucléaire… Tout peut arriver très vite, je ne vous apprends rien.
Maintenant, il existe aussi des super volcans, dont les éruptions pourraient avoir des conséquences aussi graves qu’un astéroïde majeur. Les chances sont très rares (tout comme un astéroïde), mais elles ne sont pas nulles.
Dernière catastrophe à laquelle je pense spontanément, les éruptions solaires. Ça ne va pas nous faire mal directement, mais ça peut juste paralyser l’électronique (dont ce blog dépend, je vous le rappelle !).
Les chances sont rares aussi.
Extrait :
L'étude publiée dans Nature Communications estime que si la tempête de 1859 se produisait aujourd'hui, elle génèrerait 2600 milliards de dollars de dégâts. La super-tempête de juillet 2012 aurait été de cette magnitude.
Donc là aussi, difficile de vraiment imaginer toutes les conséquences. On peut parler de montée des eaux, de pollution, etc. Mais les impacts sur tous les points précédents ?
On voit aujourd’hui les migrations par temps de guerre. Qu’en sera-t-il si des pays disparaissent physiquement ?
L’Espace
La course à l’espace a diminué, après la guerre froide, mais la question se pose toujours autant. Est-ce que l’humanité sera un jour en mesure de voyager dans l’espace ?
C’est une question souvent abordée dans les récits de SF et c’est même la base de beaucoup de romans ou de nouvelles. Aujourd’hui, Mars est toujours dans la ligne de mire, mais pas pour tout de suite et si colonisation un jour il y a, cela prendra encore de nombreuses décennies.
Mais au-delà du voyage et d’une civilisation interstellaire, la question de l’exploitation de l’espace se pose. Certains astéroïdes, par exemple, contiennent en grande quantité des matériaux qui sont d’une grande rareté sur terre. On ne va pas faire la liste, mais imaginez qu’on arrive à mettre un orbite un vulgaire astéroïde pour le miner et qu’il contient autant que toutes les mines du monde réuni (oui, c’est plausible) ?
Pourrait-on, par ce biais, faire disparaitre la notion de rareté ? Notre économie entière est basée sur le fait que les ressources sont épuisables et que donc il faut les répartir. Mais, si l’exploitation de l’espace faisait augmenter exponentiellement les ressources ?
La Religion
En 2016, les religions, que ce soit celle du Livre ou celles venues d’Asie, ont toujours une emprise considérable sur le monde. Les guerres de religion existent encore aujourd’hui et malgré la mondialisation et l’avènement de la science, les croyances sont toujours très répandues.
Oui, l’athéisme augmente, mais on peut encore être emprisonné dans certains pays pour cette absence de croyance. Et l’Eglise perçoit encore des impôts même dans certains pays très proches (coucou l’Allemagne et l’Islande).
Et que dire du fanatisme ou des sectes ?
C’est là que plusieurs autres points évoqués ci-dessus rentrent en compte. Les conditions économiques et sociales ont un impact. La religion est souvent un refuge pour les exclus, ce qui inclut le fanatisme religieux et l’extrémisme.
Mais les évolutions technologiques ont également un impact. Que dire, si par exemple la médecine trouve le remède à la vieillesse ou que finalement l’esprit humain parvient à transcender le carcan du monde physique pour devenir virtuel ? Est-ce que la réponse à la question « qu’arrive-t-il après la mort ? » relèvera toujours du religieux ?
Sans compter que, en France, nous avons un filtre chrétien dans notre vision de la religion. Mais au Japon par exemple, on peut considérer que les machines ont une âme. Les japonais enterrent déjà leurs robots-animaux comme ils le font pour des animaux de compagnie de chair et d’os.
Que dire lorsque des androïdes, que ce soit des IA fortes ou faibles, viendront sur le marché ? Nous serons encore en train de débattre ici sur leur conscience alors qu’en Asie, on les considérera déjà doués d'une âme. Et l’Asie, on l’a vue, est vouée à devenir la première puissance économique, entre la Chine et l’Inde.
Puis pourquoi pas mentionner des religions pour les machines ? Pour les transhumains ? Ou alors des mouvements pro-humains ? Et les extra-terrestres dans tout cela ?
Beaucoup de questions, peu de réponses définitives.
Conclusion :
La conclusion qui s’impose est qu’il est pratiquement impossible d’imaginer le monde dans dix ans. Mais c’est encore possible de faire des choix en tant qu’auteur, de décider l’issue de tel ou tel conflit ou le destin proche d’une nation.
Si bien que le cyberpunk est déjà compliqué mais possible.
Par contre, se projeter plus loin nécessite une réflexion globale sur un grand nombre de facteurs complexes et c’est ce qui me pose problème aujourd’hui. J’ai lu Ray Kurzei et justement, il propose une évolution possible de la technologie et de notre vie vis-à-vis de celle-ci. Son texte est super intéressant, même s’il faut le prendre avec des pincettes. Mais, tout futuriste qu’il est, il n’aborde pas tous les côtés (et comment le pourrait-il ?) et nous propose un essai, non une base pour créer un univers réaliste et cohérent. Puis, ça ne touche QUE la technologie et le mode de vie, pas vraiment les autres aspects évoqués.
Alors bien sûr, si on se concentre sur les personnages ou sur une intrigue locale, c’est tout de suite plus facile, mais j’ai malgré tout un blocage à ce sujet. Et je trouve que la plupart du temps, la complexité du monde actuel n’est pas correctement retransmise dans la SF (ou je n’ai peut-être pas lu la bonne).
Dernier point et j’arrête : souvent, on nous présente le futur comme une rupture. Paf, un jour on a une nouvelle technologie et tout change. Sauf que dans la vraie vie, il y a un long temps de transition. Les technologies s’imposent petit à petit et sont acceptées petit à petit. Par exemple Internet, qui a révolutionné les systèmes d’information, n’a toujours pas remplacé la télévision ou même les journaux. Des technologies se chevauchent. Et donc quand on crée un univers, il faut penser à ces technologies intermédiaires, toujours existantes ou sur le déclin, même quand une technologie principale arrive. Double travail !
Toutes mes excuses pour le long article, au final j’aurais mieux fait d’écrire une nouvelle !
Vos avis sont les bienvenus, comme toujours.
PS : j’ai sûrement oublié beaucoup de facteurs (je n’ai pas trop parlé de politique, de culture et de sociologie par exemple), mais ils n’auraient fait que confirmer mon argumentaire.
La course à l’espace a diminué, après la guerre froide, mais la question se pose toujours autant. Est-ce que l’humanité sera un jour en mesure de voyager dans l’espace ?
C’est une question souvent abordée dans les récits de SF et c’est même la base de beaucoup de romans ou de nouvelles. Aujourd’hui, Mars est toujours dans la ligne de mire, mais pas pour tout de suite et si colonisation un jour il y a, cela prendra encore de nombreuses décennies.
Mais au-delà du voyage et d’une civilisation interstellaire, la question de l’exploitation de l’espace se pose. Certains astéroïdes, par exemple, contiennent en grande quantité des matériaux qui sont d’une grande rareté sur terre. On ne va pas faire la liste, mais imaginez qu’on arrive à mettre un orbite un vulgaire astéroïde pour le miner et qu’il contient autant que toutes les mines du monde réuni (oui, c’est plausible) ?
Pourrait-on, par ce biais, faire disparaitre la notion de rareté ? Notre économie entière est basée sur le fait que les ressources sont épuisables et que donc il faut les répartir. Mais, si l’exploitation de l’espace faisait augmenter exponentiellement les ressources ?
La Religion
En 2016, les religions, que ce soit celle du Livre ou celles venues d’Asie, ont toujours une emprise considérable sur le monde. Les guerres de religion existent encore aujourd’hui et malgré la mondialisation et l’avènement de la science, les croyances sont toujours très répandues.
Oui, l’athéisme augmente, mais on peut encore être emprisonné dans certains pays pour cette absence de croyance. Et l’Eglise perçoit encore des impôts même dans certains pays très proches (coucou l’Allemagne et l’Islande).
Et que dire du fanatisme ou des sectes ?
C’est là que plusieurs autres points évoqués ci-dessus rentrent en compte. Les conditions économiques et sociales ont un impact. La religion est souvent un refuge pour les exclus, ce qui inclut le fanatisme religieux et l’extrémisme.
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Sans compter que, en France, nous avons un filtre chrétien dans notre vision de la religion. Mais au Japon par exemple, on peut considérer que les machines ont une âme. Les japonais enterrent déjà leurs robots-animaux comme ils le font pour des animaux de compagnie de chair et d’os.
Que dire lorsque des androïdes, que ce soit des IA fortes ou faibles, viendront sur le marché ? Nous serons encore en train de débattre ici sur leur conscience alors qu’en Asie, on les considérera déjà doués d'une âme. Et l’Asie, on l’a vue, est vouée à devenir la première puissance économique, entre la Chine et l’Inde.
Puis pourquoi pas mentionner des religions pour les machines ? Pour les transhumains ? Ou alors des mouvements pro-humains ? Et les extra-terrestres dans tout cela ?
Beaucoup de questions, peu de réponses définitives.
Conclusion :
La conclusion qui s’impose est qu’il est pratiquement impossible d’imaginer le monde dans dix ans. Mais c’est encore possible de faire des choix en tant qu’auteur, de décider l’issue de tel ou tel conflit ou le destin proche d’une nation.
Si bien que le cyberpunk est déjà compliqué mais possible.
Par contre, se projeter plus loin nécessite une réflexion globale sur un grand nombre de facteurs complexes et c’est ce qui me pose problème aujourd’hui. J’ai lu Ray Kurzei et justement, il propose une évolution possible de la technologie et de notre vie vis-à-vis de celle-ci. Son texte est super intéressant, même s’il faut le prendre avec des pincettes. Mais, tout futuriste qu’il est, il n’aborde pas tous les côtés (et comment le pourrait-il ?) et nous propose un essai, non une base pour créer un univers réaliste et cohérent. Puis, ça ne touche QUE la technologie et le mode de vie, pas vraiment les autres aspects évoqués.
Alors bien sûr, si on se concentre sur les personnages ou sur une intrigue locale, c’est tout de suite plus facile, mais j’ai malgré tout un blocage à ce sujet. Et je trouve que la plupart du temps, la complexité du monde actuel n’est pas correctement retransmise dans la SF (ou je n’ai peut-être pas lu la bonne).
Dernier point et j’arrête : souvent, on nous présente le futur comme une rupture. Paf, un jour on a une nouvelle technologie et tout change. Sauf que dans la vraie vie, il y a un long temps de transition. Les technologies s’imposent petit à petit et sont acceptées petit à petit. Par exemple Internet, qui a révolutionné les systèmes d’information, n’a toujours pas remplacé la télévision ou même les journaux. Des technologies se chevauchent. Et donc quand on crée un univers, il faut penser à ces technologies intermédiaires, toujours existantes ou sur le déclin, même quand une technologie principale arrive. Double travail !
Toutes mes excuses pour le long article, au final j’aurais mieux fait d’écrire une nouvelle !
Vos avis sont les bienvenus, comme toujours.
PS : j’ai sûrement oublié beaucoup de facteurs (je n’ai pas trop parlé de politique, de culture et de sociologie par exemple), mais ils n’auraient fait que confirmer mon argumentaire.
24 commentaires:
Très intéressant, merci :)
As-tu vu le lien que j'ai posté sur Cocy, sur les scientifiques grenoblois qui pilotent des drones par la pensée ?
Oui, long mais intéressant article! Je suis 100% d'accord avec le fait qu'il faut un temps de transition. Dans un futur proche, ce n'est pas parce qu'on a les moyens de faires des portes qui s'ouvrent à la voix et des appel vidéo qu'on le fera! (ah tiens, mais on peut déjà le faire ça? ;) L'art de la SF consiste à déterminer quelques ruptures techno et à les intégrer de ci de là.
Et en effet, il faut de toutes ces catégories pour bâtir un univers de SF. Mais on a chacun nos points forts. J'avoue que la science ne me pose pas trop de problème vu mon passif de physicienne et le fait que je rédige les dossiers techniques de start-up en informatique ;)
Mais il reste tous les autres aspects! et le besoin de décrire le contexte sans abrutir le lecteur de connaissances techniques inutiles à l'intrigue. Et ça c'est chaud aussi ! ^-^ (mon gros challenge de geek, lol ;)
Au delà de la cohérence, je pense qu'une bonne histoire de SF est une histoire dont on peut éliminer toute la SF. Si les relations entre les personnages, l'intrigue, les enjeux et les émotions tiennent la route seules dans un univers banal, alors l'histoire sera bonne, même si deux trois petits trucs ne tiennent pas debout.
Perso, malgré mes connaissances en physique, j'ai pardonné à Interstellar ses quelques incohérences scientifiques mais j'ai haï Gravity de toutes mes forces.
Pourquoi? A cause de l'histoire en elle-même!
J'ai fait une analyse complète des deux films sur mon blog ici:
http://ghaanima.com/interstellar-vs-gravity
ça m'intéresserait de savoir ce que tu en as pensé ;)
bref, n'hésite pas à écrire de la SF si c'est ce qui t'inspire! Bâtir un univers fantasy ou un thriller, c'est presque aussi dur! Pour d'autres raisons!
Si tu cherches des idées et que tu lis l'anglais, la bible reste le MIT technology review https://www.technologyreview.com/
C'est là que j'ai trouvé toutes mes idées pour un univers de SF inventé il y a 10 ans (et toujours pas écrit, oui, je sais je procrastine!). Franchement, ces idées, je ne les ai toujours pas vue ailleurs donc... Le site du MIT te donnera une certaine avance sur le temps!
Bonne chance dans tes projets!
@Crazy: Ah non, j'ai vu le combo VR + Courses de Drones, mais pas avec la pensée. Même si ça ne m'étonne pas beaucoup.
@Ghan: Tu as raison, l'intrigue et les personnages sont très importants. Je pense qu'ils sont conditionnés aussi par l'univers, malgré les archétypes. Du coup, pour bien ficeler une intrigue en SF, il faut bien maîtriser son univers.
Je vais aller voir ton lien avec intérêt. Et merci pour l'info sur la MIT. C'est en effet une excellente idée pour le côté scientifique ! Faut juste que je vois si j'y comprends quelque chose. L'anglais ça va, mais le trop technique moins.
Et toi aussi, il faut arrêter de procrastiner, si tu ne veux pas que ton univers de SF devienne un univers histo !
Article très intéressant. Pas hyper attirée par la lecture de sf, l'écriture d'un monde futuriste m'intéresse pourtant, et c'est un peu pareil, je galère pour joindre tous les composants du "décor". J'aime les choses cohérentes et il y a toujours des détails qui clochent, donc, je procrastine (de toute façon, je procrastine toujours, mais ça c'est un détail^^).
Et là, je suis à nouveau en réflexion sur un univers futuriste mais pas trop. Mais plutôt que de penser à l'histoire, je n'arrête pas de réfléchir au contexte, à ce qui a évolué, pourquoi ça a évolué, comment ça a été intégré par la population, ce que ça a changé dans la vie des gens, etc. Du coup, l'histoire en elle-même reste à l'état flou, juste une base. Et il est très probable que je ne l'écrirai jamais :'(
C'est comme beaucoup, il y a des points qui nous parlent et qu'on peut traiter à peu près convenablement et d'autres qui nous laissent dehors, mais qu'il faudrait pourtant traiter.
Et puis, il y a aussi le fait que si l'univers doit être cohérent, il ne doit pas prendre le pas sur les personnages et l'histoire. Un monde où on m'abreuve de détails historiques ou technologiques me barbe rapidement, donc il faut trouver l'équilibre entre en dire assez pour que notre monde soit vraisemblable, et ne pas en dire trop pour ne pas faire fuir le lecteur.
Quand je lis ton article, j'ai l'impression que tu considères les romans de SF comme des rapports prévisionnels plus que comme des extrapolations artistiques.
Parce que c'est ça la SF : imaginer la science autrement. Les romans de science-fiction relèvent l'Art et non des Sciences ce qui fait que tu es totalement libre d'imaginer un monde futuriste différent de ce qu'il sera réellement.
Dans une optique littéraire, c'est à toi de décider du cadre, de poser le postulat de départ de ton monde hypothétique et non de notre futur prévisionnel.
Comme tu l'as dit : beaucoup d'aspects te dépassent, ce n'est donc pas à toi de "prévoir" notre avenir, laisse ça aux scientifiques et aux experts.
Toi, tu es un auteur, ton rôle est donc d'imaginer un avenir hypothétique ou non, possible ou pas.
Tu sais, si ça se trouve, dans 20 ans il y aura eut un Tchernobyl puissance 10 qui aura éradiqué 80% de la population humaine et donc on pourra dire adieu à la voiture qui se conduit toute seule, au développement des IA,...
« On ne sait pas de quoi demain sera fait ». Regarde ce qu'il s'est passé mardi : des bombes ont balafré ma ville natale et ce n'était pas prévu dans les plans des experts, pas plus que la naissance de l'EI et de son impact au niveau mondial. Tu ne peux pas, à ton échelle, prévoir l'avenir, ni même explorer toutes les hypothèses.
Tu te poses trop de questions et, à mon avis, c'est là que le bât blesse par rapport à ton écriture. Tu réfléchis trop et tu n'arrives pas à poser ton postulat d'écriture et à partir de là.
Je ne pense pas qu'écrire de la SF futuriste au XXIè siècle soit plus compliqué qu'au XIXè pour la simple et bonne raison que les écrivains ne prévoient pas, ils rêvent. Et ils écrivent ce qu'ils rêvent. Asimov, Verne, Wells, etc. n'ont pas prévu l'Avenir, ils ont rêvé un futur, le leur. Et c'est à ça que tu dois t'atteler, toi aussi : rêver et faire rêver :)
Garde à l'esprit que tu écris de l'Imaginaire, pas des rapports prévisionnels ;)
@Catherine: C'est exactement cela et même pour des scènes simples, il faut garder la cohérence. Par exemple, Alice veut une nouvelle robe, comment fait-elle?
Est-ce qu'elle choisira un modèle en ligne, en se voyant dedans en VR et pourra l'imprimer chez elle ? Où au contraire est-ce que se sera un système de livraison rapide ? Va t-elle dans un magasin en réalité augmentée ? Ou est-ce que le shopping physique est toujours là ?
Et quelle est la mode, en 2116 par exemple ? Quelles matières ? Fabriquée dans quel pays ? Est-ce que nous sommes toujours dans une configuration décentralisée pour la production ?
Puis suffit qu'elle aille au restaurant après avec son copain et mille autres questions méritent réponse, que ce soit sur les relations de couple, l'alimentation, les déplacements, l'urbanisme, la santé...
Tout ça pour du shopping et un repas. Alors pour une intrigue plus complexe, n'en parlons pas.
@Zaha: Hélas, cela ne me satisfait pas et comme pour mon commentaire précédent, chaque détail doit faire partie d'un tout et même si l'auteur garde la main sur son univers, il se doit de rester crédible et cohérent. En tout cas en SF futuriste, extrapolée de notre monde moderne.
Bien sûr, on ne peut pas tout prévoir et on doit faire des choix, mais ces choix doivent tenir la route ou en tout cas donner l'illusion. Et souvent, je trouve les choix d'auteurs (et je ne serai sûrement pas mieux) trop simplistes.
D'ailleurs, tu dis que ce n'est pas à moi de prévoir le futur, mais je ne suis pas forcément d'accord. La SF est un genre qui a pour cœur le futur. Poser les bonnes questions et y apporter des réponses, c'est pas nécessaire bien sûr, mais ça a de la valeur ajoutée.
D'ailleurs, les scientifiques eux-mêmes s'intéressent parfois aux propositions de la SF. Je ne suis pas obligé de prendre ce rôle, mais si je le fais je veux le faire bien.
Bon, même si aujourd'hui, je ne le fais pas du tout au final...
Tu peux créer un futur imaginaire crédible et cohérent, formant un tout plausible et logique.
Tu n'as pas besoin de tout développer à fond non plus, parce que sinon, tu ne t'en sortiras jamais. Par exemple, quel serait l'intérêt de développer en détail le programme spatial du Japon de 2050 alors que ton roman se passe dans les égouts de Paris et à pour sujet des IA en cavale infectées par un virus ? A moins que ça ne soit les Japonais les responsables de ce virus, je ne vois pas l'intérêt...
Je ne connais personnellement aucun roman que ce soit de fantasy ou de SF (puisque le "worldbuilding" concerne ces deux genres) qui développe à 100% tous les aspects que tu as cités et ceux que tu as oubliés. Ce serait de la folie et on ne se retrouverait plus avec des romans, mais avec des encyclopédies spéculatives et indigestes si un jour ces romans se terminent. Parce qu'avec le discours que tu tiens à propos des univers de SF, dès qu'il y a un nouveau rapport prévisionnel ou une nouvelle découverte, il faut remettre tout l'univers en question.
On ne peut ni tout connaître ni tout gérer en profondeur, il y aura toujours des domaines qui seront plus développés que d'autres soit par choix, soit par goût.
Quant à « Qui de la Science ou de la Science-Fiction influence l'autre ? » c'est un très vieux débat qui s'est conclu par « Elles s'influencent mutuellement ». Mais ça, ça fait 100 ans qu'on le sait. :P
Le tout, pour savoir ce qu'on veut et ce qu'on peut (en tant qu'êtres humains, nous sommes limités) faire, c'est de commencer par quelque part. Pourquoi ne commencerais-tu pas par un point, un univers petit et proche de nous (parce que la SF ne se déroule pas que dans le futur, elle se déroule aussi dans le présent et dans le passé) que tu enrichirais petit à petit ? Travailler une chose à la fois au lieu de vouloir tout faire en même temps ?
Je peux te conseiller ma méthode en 5 étapes, si tu veux :P
Mais si ça peut te rassurer, j'ai mis 10 ans avant de me lancer dans mon premier roman de fantasy. Je pensais comme toi avant et c'était ce qui me bloquait. Puis j'ai compris qu'il fallait travailler un point à la fois et que les idées pour les autres domaines se débloqueraient les unes après les autres pour d’enchevêtrées les unes dans les autres comme une mécanique bien huilée.
Au niveau du choix des différentes possibilités qui peuvent s'ouvrir à toi, je te conseille de lire « ALE 2100 » de Sophie G. Winner déjà parce qu'elle développe les réalités virtuelles de manière très intéressantes mais aussi parce qu'elle explore des futurs possibles à travers son roman. Et ça rejoint bien ton idée de "choix à faire qui doivent tenir la route ou en tout cas donner l'illusion".
Il y a aussi la série « Sliders » qui part du postulat : « A chaque choix que l'on fait, une terre alternative se crée de sorte qu'il existe une infinité de présents possibles » et la série raconte le voyage des héros sur chacune de ces terres parallèles dans lesquelles le présent est changé à cause d'un choix dans le passé. Par exemple : Les russes ont pris le contrôle des USA, la bombe nucléaire n'a jamais existé, la WWII n'a jamais eu lieu,...
Ces deux ressources pourront peut-être t'inspirer :)
Ah oui, je ne compte pas développer un univers complet, il me faudrait plusieurs vies et ça ne serait pas intéressant pour le lecteur. Mais malgré tout, il faut un minimum quand on extrapole le monde moderne et ce minimum est plutôt titanesque.
Tes conseils, de commencer par quelque chose de plus proche, je les ai déjà appliquées en fait. Et c'est très fun, je trouve que le résultat, plutôt rétro-futuriste, est intéressant. Je continuerai sûrement ce genre de SF dans le futur proche, car c'est celle que je maîtrise le mieux et elle reste géniale.
Mais malgré tout, j'aimerais un jour parler des thématiques qui me passionnent. Je pense à la singularité et aux IA. Mais pour ce faire, il faut penser au monde dans son ensemble, sinon ça limite la portée, et comme ce n'est pas pour tout de suite, il faut au moins se projeter 40 à 100 ans dans le futur. Et rien que la vie quotidienne, c'est compliqué de l'imaginer.
Sliders je connais bien et c'est intéressant, mais dans un autre registre. ça répond pour moi à la question "et si?", un peu comme le Maître du Haut Château de Dick.
Bon, ce projet n'est de toute façon pas pour tout de suite et il faudra du travail en amont. Beaucoup de travail. Puis, ça passera sûrement par du jeu de rôle avant l'écriture, pour tester la logique et la cohérence.
Trés intéressant ces questionnements, surtout le passage sur l'esprit et la machine.
Concernant les singularités et les IA, ce ne sont pas les sources d'inspiration qui manquent ! :)
Je pense que pour trouver l'inspiration, il faut lire, regarder et écouter partout ! :)
La problématique ne vient pas des sources d'inspirations, mais de la cohérence et du réalisme. Pour parler d'IA forte et de transcendance, il faut au moins compter 2045 et du coup, imaginer le monde qui va avec dans 30 ans et plus.
Article super intéressant qui rappelle effectivement tous les enjeux de notre futur. C'est clair que ça donne mal à la tête !
Concernant les enjeux, tu n'as pas mentionné les enjeux sociologiques d'une égalité entre homme et femme et sur la question du genre. Je pense que ça peut vraiment bouleverser pas mal de choses :)
Niveau écriture, je pense que ça serait dommage de s'empêcher d'imagoner le futur sous prétexte qu'il est flou. Je trouve que ça donne d'autant plus de matière pour écrire. Je pense qu'il faut tenter, quitte à se tromper. Après tout, 1984 de Orwell est faux (il était futuriste mais surtout philosophique, c'est vrai) mais il n'en reste pas moins un chef d'oeuvre. Le tout est d'être cohérent et c'est certainement le plus compliqué, effectivement :)
Quand j'écris de la SF, je la fais obligatoirement "Light". La Hard SF est vraiment intéressante à mon sens et j'en ai lu pas mal mais j'y trouve un côté parfois élitiste et lourd.J'ai peut-être une vision réductrice de la SF mais je pense qu'avoir des bons persos e t une bonne mise en scène au sein d'une histoire originale fait largement passer la pilule de l'incohérence. par exemple, je vois plus le planet opera comme un décor fantasmatique dans lequel je rajoute une dynamique et non pas un tableau technologique précis et exhaustif. Ceci dit, excellent article, merci à toi Dorian.
N'abandonne pas, tu trouveras une solution. Si ce genre est ce que tu préfères le plus, alors vas-y! C'est un grand mais beau défi! Plus de travail, oui, mais tu n'en seras que plus fier lorsque tu auras terminé!
Très intéréssant balayage de l'avenir proche. Cela suscite plein d'idées sur des sujet aussi simple que les voitures conduites par des robots. On pourrait imaginer une révolte des humains qui y perdraient leur emploi. Une révolte qui au départ serait une compétition économique féroce et qui deviendrait violente à l'image des chauffeurs de taxi contre les chauffeurs Uber. Si l'intrigue est facile à trouver, la fin, celle qui surprend un peu le lecteur en le prenant à contre pied, l'est beaucoup moins. Une autre idée est ce que notre monde pourrait devenir si le nombre de bactéries résistantes aux antibiotiques devenait très important. Notre ère actuelle est d'une très grande richesse pour des idées.
En tant qu'auteur on a le choix entre montrer un avenir qui pose problème comme le faisait Asimov ou alors qui fait rêver le lecteur comme savait le faire Jules Verne.
@Marièke: Effectivement, la question du genre va se poser et aura sûrement des conséquences. On voit déjà qu'aujourd'hui le mariage n'est plus limité au couple homme-femme. Mais du coup, complexité: qu'en sera-t-il en occident ? en asie ? au moyen-orient ? Ce n'est une fois encore pas une question que l'on peut traiter dans sa globalité (même si on peut se limiter au cadre du récit).
Et je suis d'accord avec toi, ça ne doit pas nous empêcher d'écrire, mais relever les questions à se poser. Rien que ça, c'est déjà assez compliqué !
@Nicolas: Oui, moi aussi j'écris de la light SF aujourd'hui. Je ne sais pas si j'arriverai un jour à vraiment faire du hard SF, mais je trouve que le propos peut être intéressant.
MAIS, hard SF avec personnages et intrigues au cœur. Je n'aime pas non plus le côté trop technique, ça nous fait oublier l'humain et c'est dommage.
@Yolaine: Déjà cet article m'a bien aidé. coucher sur le papier les difficultés relatives au genre et les questions à se poser me permet de déblayer, au moins mentalement, les difficultés à venir. Merci pour l'encouragement!
@Unknown: Justement, à titre personnel je suis intéressé par une position entre le rêve et le cauchemar. Je pense qu'on a tellement à dire en restant réaliste dans l'approche, ni trop pessimiste ni trop optimiste. Sans mauvais jeu de mot, j'ai une conception de la réalité en nuances de Gris et non en noir et blanc, comme on le retrouve souvent en SF (ou partout d'ailleurs).
Bonjour Dorian,
J'ai découvert ton blog par hasard, en quête de nouvelles visions sur les thèmes de l'intelligence artificielle, du transhumanisme, de la singularité, etc...
Ton article est très intéressant, merci ! Moi aussi j'adore écrire et je me suis déjà lancée dans quelques essais qui s'alimentent de tout ce progrès et des possibilités infinies qui en découlent. Comme toi, j'ai la sensation en rédigeant que c'est sans fin, tant de problématiques et de sujets différents se croisent. Je trouve ton résumé utile. Bonne chance dans tes projets de rédaction, il y a tellement d'idées à exploiter, l'inspiration viendra... Tout englober à la fois c'est énorme, mais réfléchir autour d'une thématique précise comme l'intrigue du film "Her" ça peut être un début ?
Bonne continuation, je reviendrai visiter ton blog en tout cas,
Camille
Bonjour Camille,
Merci pour ton commentaire.
C'est cette complexité qui rend la SF, mais aussi et surtout le monde d'aujourd'hui, vraiment passionnant. Je suis abonné à des newsletter de vulgarisation (genre futurism.com) et chaque jour, j'entends parler d'une technologie dont les tenants et les aboutissants vont très loin. C'est à la fois inquiétant et source d'espoir.
L'exemple de "Her" est très parlant. Tout comme "Ex Machina", dans le même genre. On se rend compte aujourd'hui que les meilleurs films de SF réalistes sont à huis-clos (bon, même si un jeu comme Deus Ex peut montrer que du global est faisable)... C'est peut-être une voie à suivre dans un premier temps !
Salut Dorian,
Comme tu dis c'est une époque passionnante, pas le temps de s'ennuyer ;) Moi aussi je suis abonnée à pas mal de NL et c'est sûr que les sujets ne manquent pas pour nourrir l'imaginaire!
Tu connais sûrement déjà, mais au cas où je partage.. J'ai repensé à ton article en tombant sur "l'arbre des possibles" de Bernard Werber. Il s'agit d'un projet collaboratif pour imaginer les futurs possibles de l'humanité. Sympathique source d'inspiration :)
Bonne continuation,
Camille
Tu as parfaitement raison sur la complexité du monde actuel. Une solution banale mais pratique pour un auteur de SF : imaginer que les humains ont détruit la Terre et sont allés se réfugier sur une autre planète, ce qui suppose un retour à la case départ (ferions-nous les mêmes erreurs ailleurs ?)
@Jérémy :
Oui, le post-apo permet par exemple de se détacher de ces difficultés, mais pour de l'anticipation réaliste, elles restent et demeurent bien là hélas.
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