Un des aspects que je trouve délicat en écrivant des personnages, c’est le cliché. Tomber involontairement dans le stéréotype est un piège qui n’est pas si évident que cela à éviter et j’avoue bien volontiers que je ne suis pas exempt de défauts à ce sujet. La difficulté que je ressens est de séparer la culture du cliché, car lorsque l’on écrit il faut créer des personnages marquants et réalistes, tout en ne forçant pas le trait.
Passons par l’exemple, ce sera plus probant que des grands mots et parlons de nos amis/ennemis de toujours, les Anglais. Si un personnage anglais est féru de thé, garde son sang-froid en toute occasion et s’exprime avec politesse, cela ne suffira pas à en faire un cliché total. Par contre, dès lors que sa vie tournera autour du thé et qu’il mentionne la Reine à chaque phrase, là nous sommes dans le stéréotype pur et dur. Entre les deux se trouve un No Man’s Land qui demeure, avouons-le, assez trouble.
Passons par l’exemple, ce sera plus probant que des grands mots et parlons de nos amis/ennemis de toujours, les Anglais. Si un personnage anglais est féru de thé, garde son sang-froid en toute occasion et s’exprime avec politesse, cela ne suffira pas à en faire un cliché total. Par contre, dès lors que sa vie tournera autour du thé et qu’il mentionne la Reine à chaque phrase, là nous sommes dans le stéréotype pur et dur. Entre les deux se trouve un No Man’s Land qui demeure, avouons-le, assez trouble.
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Quelque peu exagéré, non? |
Autre exemple, si votre amateur de métal est habillé en noir, avec les cheveux longs et des tatouages, et bien vous ne serez pas forcément dans l’exagération. Par contre, s’il ne parle que de métal, n’écoute que du métal et ne vit que pour le métal, vous serez certainement dans l’excès.
Malgré tout, il existe des gens réels qui par eux-mêmes s’enfoncent dans le stéréotype, que ce soit par leur métier, leurs hobbies ou leur appartenance culturelle. Ceci dit, et vous pouvez me jetez des pierres si je suis dans l’erreur, je ne suis pas sûr que ce soient là les meilleures inspirations pour vos écrits. En tout cas, il faut en avoir conscience et savoir que dans ce cas vous jouez sur les clichés, exercice pas toujours facile. Et puis, dernier point, même si vous avez l’impression que quelqu’un est un stéréotype vivant, vous n’êtes pas dans sa tête H24 et pourriez être surpris. Qui sait, votre hooligan des cités accompagne peut-être en douce sa petite sœur voir la Reine des Neiges.
Pour l’instant, on a parlé des problèmes, sans apporter de solution. Je vais plutôt aller chercher du côté des séries TV (je plaide coupable, je passe plus de temps devant les séries que des bouquins…) avec deux excellents exemples, très différents l’un de l’autre.
Orange is the New Black :
Malgré tout, il existe des gens réels qui par eux-mêmes s’enfoncent dans le stéréotype, que ce soit par leur métier, leurs hobbies ou leur appartenance culturelle. Ceci dit, et vous pouvez me jetez des pierres si je suis dans l’erreur, je ne suis pas sûr que ce soient là les meilleures inspirations pour vos écrits. En tout cas, il faut en avoir conscience et savoir que dans ce cas vous jouez sur les clichés, exercice pas toujours facile. Et puis, dernier point, même si vous avez l’impression que quelqu’un est un stéréotype vivant, vous n’êtes pas dans sa tête H24 et pourriez être surpris. Qui sait, votre hooligan des cités accompagne peut-être en douce sa petite sœur voir la Reine des Neiges.
Pour l’instant, on a parlé des problèmes, sans apporter de solution. Je vais plutôt aller chercher du côté des séries TV (je plaide coupable, je passe plus de temps devant les séries que des bouquins…) avec deux excellents exemples, très différents l’un de l’autre.
Orange is the New Black :
Voilà une série que j’aime beaucoup. Elle nous présente une héroïne blanche, un peu bourgeoise, qui se retrouve en prison. La prison en question est un concentré multi-ethnique, avec d’un côté les blacks, de l’autre les latinos et enfin les blanches.
Chaque communauté nous ai présentée avec humour et justesse, avec une finesse que je n’ai que rarement vu dans les médias. On ressent immédiatement les différences culturelles entre les groupes, qui sont marquées, mais aussi entre les individus. Du coup derrière les stéréotypes de façade, on a toute une mosaïque de personnages qui sont derrière les barreaux pour des raisons diverses et variées. Les tensions ethniques, le harcèlement, le racisme, la délinquance, les préjugés, la religion et la radicalisation, tout y est présenté et sans fausse note.
Je ne sais pas si tout le monde aimera cette série, mais pour de la caractérisation et pour créer des personnages complexes et différents, c’est une mine d’or. C’est le genre d’outils que j’aurais aimé avoir quand j’étudiais l’interculturel (NB : il faudra peut-être un jour vous parler d’interculturel).
From Dusk till Dawn :
Chaque communauté nous ai présentée avec humour et justesse, avec une finesse que je n’ai que rarement vu dans les médias. On ressent immédiatement les différences culturelles entre les groupes, qui sont marquées, mais aussi entre les individus. Du coup derrière les stéréotypes de façade, on a toute une mosaïque de personnages qui sont derrière les barreaux pour des raisons diverses et variées. Les tensions ethniques, le harcèlement, le racisme, la délinquance, les préjugés, la religion et la radicalisation, tout y est présenté et sans fausse note.
Je ne sais pas si tout le monde aimera cette série, mais pour de la caractérisation et pour créer des personnages complexes et différents, c’est une mine d’or. C’est le genre d’outils que j’aurais aimé avoir quand j’étudiais l’interculturel (NB : il faudra peut-être un jour vous parler d’interculturel).
From Dusk till Dawn :
Rien à voir, voilà une série complétement barrée qui reprend l’univers du film Une Nuit en Enfer de Robert Rodriguez. Dedans, deux personnages me semblent dignes d’être mentionnés :
Le prof d’histoire, grand, blond, avec des lunettes et une obsession pour les vieilles ruines inca (la série se déroule près de la frontière mexicaine), c’est l’intellectuel de la série, celui qui nous dit que bien sûr, c’est là où se trouve l’emplacement du rituel et que les autres sont des incultes pour pas s’en être rendu compte.
Le motard en cuir, qui fréquente les boîtes de strip-tease et qui pousse le vice jusqu’à porter un flingue en lieu et place de son entrejambe. Plutôt vulgaire, un sourire sadique et une violence assumée.
Pourquoi je vous parle de ces deux types qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre ? Et bien, contre toute attente, ils ne formentqu’un seul et même personnage. Le créateur a eu l’idée géniale de faire un prof lettré qui kiffe la moto et qui a une obsession pour la chose et qui abat des vilains à la pelle. C’est Giles et Spike dans le même corps et ça fonctionne à merveille. Le personnage surprend, sort complétement des clichés et dispose des meilleurs répliques de la série.
L’enseignement que j’en retire est que créer des personnages avec des concepts contradictoires peut donner d’excellents résultats. Et pourquoi pas une starlette championne d’échecs, un salary-man japonais expert de tango ou rabbin strip-teaseur ? Soyons fou, un logisticien écrivant de la SF.
Et vous, comment luttez-vous contre le cliché dans vos écrits ? Où mettez-vous la frontière entre le trop et le trop peu ?
Le prof d’histoire, grand, blond, avec des lunettes et une obsession pour les vieilles ruines inca (la série se déroule près de la frontière mexicaine), c’est l’intellectuel de la série, celui qui nous dit que bien sûr, c’est là où se trouve l’emplacement du rituel et que les autres sont des incultes pour pas s’en être rendu compte.
Le motard en cuir, qui fréquente les boîtes de strip-tease et qui pousse le vice jusqu’à porter un flingue en lieu et place de son entrejambe. Plutôt vulgaire, un sourire sadique et une violence assumée.
Pourquoi je vous parle de ces deux types qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre ? Et bien, contre toute attente, ils ne formentqu’un seul et même personnage. Le créateur a eu l’idée géniale de faire un prof lettré qui kiffe la moto et qui a une obsession pour la chose et qui abat des vilains à la pelle. C’est Giles et Spike dans le même corps et ça fonctionne à merveille. Le personnage surprend, sort complétement des clichés et dispose des meilleurs répliques de la série.
L’enseignement que j’en retire est que créer des personnages avec des concepts contradictoires peut donner d’excellents résultats. Et pourquoi pas une starlette championne d’échecs, un salary-man japonais expert de tango ou rabbin strip-teaseur ? Soyons fou, un logisticien écrivant de la SF.
Et vous, comment luttez-vous contre le cliché dans vos écrits ? Où mettez-vous la frontière entre le trop et le trop peu ?